Les États européens doivent intensifier les expulsions d’étrangers en situation irrégulière sans quoi « on ne résoudra pas le problème des migrants« , a estimé le patron de l’agence européenne des frontières Frontex, Fabrice Leggeri, dans une interview jeudi aux Dernières Nouvelles d’Alsace. « Les États membres doivent prendre davantage de décisions effectives d’éloignement, qui soient mieux mises en œuvre« , a-t-il affirmé.
En effet, même si les entrées irrégulières en Europe sont tombées à « environ 75 000 » cette année contre 1,2 million en 2015, le nombre de migrants se maintenant illégalement sur le sol européen « ne cesse d’augmenter« , avec l’an dernier « 151 000 éloignements pour 204 700 entrées irrégulières », a-t-il assuré.
« Si on continue ainsi, on envoie un message implicite aux migrants potentiels : tenter à tout prix de passer en Europe, car même si on est pris, on a toutes les chances d’y rester« , a-t-il affirmé, avec aussi le risque de voir « des clandestins créer dans certains quartiers une forme de société parallèle, fonctionnant sur une économie noire, comme des ‘bulles’ où la loi ne s’applique pas« , ce qui « est insupportable dans un État de droit » selon lui. […]
Alors que les migrants sont l’objet d’un bras de fer entre Européens, l’Italie ayant refusé de laisser débarquer plusieurs bateaux comme l’Aquarius depuis juin, Fabrice Leggeri a rappelé « le devoir de sauvetage des gens » en mer. Mais « la vraie question est: pour les débarquer où ? Pourquoi systématiquement en Europe?« , a-t-il ajouté. […]
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