La bouillabaisse infernale!

L’histoire ne date pas d’hier, c’est le moins que l’on puisse dire, mais elle est authentique et ne manque pas de piment. Elle a été publiée, racontée par ses quatre protagonistes, sur le site de création sonore Arteradio.com, où elle est disponible à l’écoute, sous le titre La Bouillabaisse infernale.

C’est celle d’un couple de Marseillais qui, un soir, reçoit à dîner sa fille et son beau-fils, venus d’une autre ville. “Et qu’est-ce qu’il y a de plus typique, et de plus formidable, que de leur faire une bouillabaisse pour les accueillir ?”, se rappelle la maman. Le papa, 70 ans, s’installe aux fourneaux, puis les convives se mettent à table. L’ambiance est excellente. Peu à peu, elle se fait “de plus en plus chaleureuse, chaloupée même”. Puis “les conversations commencent à être un petit peu au ras des pâquerettes, se souvient la fille. Une ambiance un peu bizarre commence à monter”.

Un poisson avarié ?

“Je me sens prise de quelque chose de très particulier, reprend la mère. Une sensation très difficile à décrire.” Le papa, lui, est pris de malaises. Il va s’allonger dans sa chambre, et là, “le plafond (se met) à percuter le sol”. La famille aurait-elle avalé un poisson avarié ? Le beau-fils, lui, se lance dans une sorte de “danse macabre”, à la manière d’un gorille. Il faut appeler les pompiers, mais plus personne ne se souvient du numéro… Grâce aux Pages jaunes, la fille retrouve le 18, puis elle s’assoit dans la cuisine : “Au-dessus d’une ancienne cheminée, ma mère avait déposé des bocaux dans lesquels elle mettait son fenouil, ses herbes de Provence… Je vois un des bocaux, c’était des tisanes avec des feuilles de cannabis, qu’elle faisait pousser dans le Luberon.”

Les stars de l’hôpital

“Une copine lui avait donné des graines, explique le beau-fils. Elle avait fait pousser quelques plans et n’en avait jamais rien fait. Évidemment elle n’en avait jamais fumé, mais elle avait dû faire quelques infus…” Quoi qu’il en soit, le pot, bien rempli la veille, est quasiment vide. “Papa, tu nous as fait une space-bouillabaisse !”, s’exclame la fille. “J’avais assaisonné comme il fallait”, confirme le père, d’autant plus dépité qu’il est “farouchement opposé” à l’emploi du cannabis.

Dans le camion des marins-pompiers, la famille se fait correctement chambrer. À l’hôpital, elle fait sensation. Une infirmière commande au papa une bouillabaisse du même genre. Puis vers deux heures du matin, il est temps de rentrer. “Et dans le taxi, ma mère, pour finir cette soirée-là, nous dit : “Bon ben moi j’ai soif. En rentrant, on va se faire une petite tisane…””

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