À l’initiative des Franciscains de Padoue, un grand reliquaire du “saint des objets perdus” va circuler et faire étape à Bruxelles, Paris, Cholet et Brive. L’occasion de découvrir qui il est vraiment.
Supplié par le biais (ou non) de formules de ce genre, le saint préféré de ceux qui ont perdu un objet et l’ont retrouvé grâce à lui vient en visite en France et en Belgique du 12 au 20 juin 2015. Parties de Padoue, ses reliques seront à Bruxelles (couvent Saint-Antoine) les 12 et 13 juin (jour de sa fête), chez les franciscains conventuels de Cholet (Maine-et-Loire) les 14 et 15 juin, à Paris les 16 et 17 juin, et enfin à Brive, au sanctuaire de la grotte Saint-Antoine, où il vécut en ermite en 1226, les 19 et 20 juin. À Paris, elles feront d’abord étape à la paroisse Saint-Antoine de Padoue (15e arrondissement) le mardi 16 juin à 19 h 30, lors d’une veillée de prière. Le mercredi 17 juin, elles seront vénérées à la basilique Notre-Dame des Victoires (2e arrondissement), de 13 h à 15 h. Elles seront ensuite portées au couvent franciscain de la rue Marie-Rose (14e arrondissement) où aura lieu une conférence sur le saint padouan à 17 h 30, suivie des vêpres (19 h 30) et d’une veillée de prière.
Un grand prédicateur et un maître de prière
Qui est saint Antoine de Padoue ? Il a beau multiplier les clins d’œil dans ce domaine, ce saint franciscain n’est pas (seulement) le “Monsieur retrouve-tout” des fidèles catholiques (ou assimilés). C’est même “un grand bonhomme” comme l’a expliqué à Aleteia Antoine-Marie Izoard, coordinateur de l’édition française du Messager de Saint-Antoine, la revue des Franciscains de Padoue, qui organisent avec lui ce périple exceptionnel. Pour ce dévot de son saint patron, également directeur de l’agence de presse I.MEDIA, à Rome, “saint Antoine est d’abord un grand prédicateur et un maître de prière”. Ce franciscain fut en effet célèbre de son vivant pour ses prédications, qui attachèrent quantité d’âmes au Christ et sont arrivées jusqu’à nous. Elles lui ont valu d’être déclaré docteur de l’Église, en 1946.
Connu et vénéré dans le monde entier
Fernando Martins de Bulhões est né à Lisbonne dans une famille noble en 1195. Il devient prêtre puis disciple de saint François, en 1220. Ce dernier, constatant ses talents d’orateur, l’envoie prêcher dans le Sud de la France, où il demeure pendant un temps, fondant (entre autres) un couvent à Brive (Corrèze). En 1230, il rentre en Italie, d’abord à Rome, puis à Padoue, où il meurt d’épuisement le 13 juin 1231. Son ministère n’aura duré que dix ans, mais la réputation de sainteté dont il jouissait déjà de son vivant et les nombreuses guérisons obtenues aussitôt par son intercession, ont conduit à sa canonisation, le 30 mai 1232. Son culte s’est répandu rapidement et il est aujourd’hui connu et vénéré dans le monde entier. En France, en Italie et au Portugal, où l’on se le dispute (gentiment), toutes les églises, ou presque, possèdent sa statue.
Une visite du saint pour “le laisser parler”
S’il est invoqué pour retrouver les objets perdus, c’est parce qu’un voleur lui aurait dérobé ses commentaires sur les psaumes et se serait ensuite senti obligé de les lui restituer. Le voleur serait d’ailleurs par la suite entré dans les ordres. Les récits de sa vie font état de son don de bilocation (faculté surnaturelle de se trouver dans plusieurs endroits à la fois) et de celui de se faire comprendre des poissons (don qui atteste de son vrai talent d’orateur). Il aurait également tenu l’Enfant Jésus dans ses bras, d’où sa représentation sous cette forme, qui fait que certains le confondent avec saint Joseph. Pourquoi faire circuler ses reliques ? “L’idée est de permettre aux gens d’aller à sa rencontre, comme ils le faisaient de son vivant, et de le laisser parler”, explique le frère Luciano Marini, en charge des pèlerinages de ces reliques à travers le monde, qui définit la présence de celles-ci comme “une visite du saint”. Une visite qui, selon son expérience, permet d’accomplir des miracles dans la vie des gens. Qui viendra verra.