« Le progressiste du XXIème siècle sera un réactionnaire »
Ivan Rioufol est un journaliste, éditorialiste et essayiste français classé à la fois comme réactionnaire et néo-libéral, voire comme un néo-conservateur à la française. Né en septembre 1952 à Nantes (Loire-Atlantique) d’un père avocat et d’une mère au foyer, il a fait presque toute sa carrière au sein du quotidien Le Figaro. Frère de l’acteur Marc Rioufol, décédé en 2011 à l’âge de 49 ans, il est marié depuis le 8 décembre 1984 à Marie Perron, illustratrice de mode, avec laquelle il a eu deux enfants.
Formation
Scolarisé au collège de l’Immaculée Conception à Laval puis au collège Saint-Stanislas à Nantes, il est titulaire d’un DEA (Diplôme d’Études Approfondies) de droit maritime et aérien qu’il a obtenu à l’issue d’un cursus à l’université de Nantes.
Parcours professionnel
Ivan Rioufol commence sa carrière à Presse Océan en 1976. Parallèlement, il est aussi correspondant pour plusieurs journaux, comme le Quotidien de Paris, Le Journal du Dimanche et Forum International. Il rejoint Le Figaro comme Grand Reporter en 1985 jusqu’en 1987, date à laquelle il devient responsable de la rubrique « Confidentiel »au service « La vie des médias » de 1988 à 1990. Il est ensuite chef de service de 1990 à 1992 puis rédacteur en chef adjoint de 1992 à 1994 et enfin rédacteur en chef du service des informations générales de 1995 à 2000. A cette date, il devient chroniqueur et membre du comité éditorial du journal. Il a également été éditorialiste au Figaro Madame. Depuis 2002, il tient dans Le Figaro un « Bloc- notes » publié chaque vendredi, succédant ainsi à Max Clos décédé la même année. Il est également chroniqueur à l’émission On refait le monde, sur RTL. A ce titre, il a été sacré « Langue de vipère 2011 », distinction récompensant le polémiste le plus acerbe, selon le vote des auditeurs de RTL. Il participe régulièrement comme invité aux émissions de « C dans l’air » sur France 5. Depuis le 1er février 2008, il tient également un blog intitulé « Liberté d’expression » sur le site internet du Figaro.
En 2009, il reçoit, dans le cadre des « Y a bon Awards » (parodie de cérémonie de remise de prix pour des propos « racistes »), le prix de «l’académie bien française » pour son ouvrage« Où va la France ? » (2008). Cette cérémonie est organisée tous les ans depuis 2009 par « Les Indivisibles », une association créée en 2007 par la militante antiraciste Rokhaya Diallo. Il sera nominé également en 2010 et 2011 dans des catégories différentes (« Touche pas à mon pote raciste » en 2010 et «La France aux français. Les vrais » en 2011).
Fin 2010, il assiste aux « Assises sur l’islamisation », une table ronde organisée à Paris conjointement par le Bloc Identitaire et Riposte Laïque avec la participation de l’homme politique suisse Oskar Freysinger et de l’écrivain Renaud Camus, dont il rendra compte dans un billet publié sur son blog.
En juin 2013, il est convoqué pour être entendu par la Police judiciaire suite à une plainte déposée contre lui par le Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) qui lui reproche des propos tenus le 15 novembre 2012 dans l’émission « On refait le monde » à propos de leur campagne d’affichage qui reprenait un tableau de David, « Le serment du jeu de Paume ».
Prises de position
Ivan Rioufol s’est toujours positionné en faveur de la liberté d’expression et contre le politiquement correct. En 1990, il a pris parti contre la loi Gayssot. De même, il se prononce contre la loi réprimant les propos homophobes et sexistes en 2004. Néo-conservateur, il a pris position en faveur de l’intervention américaine en 2003 et se montre plutôt favorable aux positions de George W. Bush. En revanche, il est beaucoup plus réservé concernant son successeur Barack Obama, évoquant en 2009 la désillusion de « l’Obamania »dans un billet posté sur son blog.
Il est opposé à la repentance et aux lois mémorielles. Il peut être considéré comme résolument pro-israélien, comme l’exprime son article de 2008, « Faut-il être solidaire d’Israël ? », dans lequel il accuse les médias français de complaisance envers les ennemis d’Israël. En octobre 2013, il fait partie, comme Eric Zemmour ou Frédéric Beigbeder, des signataires de la pétition « Touche pas à ma pute ! Le manifeste des 343 salauds », lancée par le magazine Causeur, pour protester contre le projet de loi de pénalisation des clients des prostituées.
En janvier 2014, il s’est prononcé contre l’interdiction des spectacles de Dieudonné au nom du respect de la liberté d’expression.
Publications
Le Crépuscule du socialisme, Éditions de Passy, 2013 La Fin d’un monde, Éditions de Passy, 2012
De l’urgence d’être réactionnaire, Éditions PUF, 2012
A la recherche du peuple perdu, Éditions de Passy, 2011 Attachez vos ceintures, Éditions de Passy, 2010
Allez-y sans nous, (ouvrage collectif sous l’égide du Club des Ronchons), Éditions L’Âge d’Homme, 2009
La démocratie d’apparence, (ouvrage collectif) Éditions François-Xavier de Guibert, 2009
Chronique d’une année de crises, Éditions de Passy, 2009
Où va la France?, Le Bloc-notes de la présidentielle, Éditions de Passy, 2008
La Fracture identitaire, Fayard, 2007
Peuples et migrations, la question géopolitique du XXIe siècle (participation) Daedalos, 2007
Les Écrivains infréquentables (participation), La Presse littéraire, 2007
Chroniques d’une résistance, Éditions du Rocher, 2005
La République des faux gentils, Éditions du Rocher, 2004
La Tyrannie de l’impudeur, Éditions Anne Carrière, 2000
Sa nébuleuse
Ivan Rioufol est senior fellow à l’Atlantis Institute. Fondé en 2003 à Bruxelles, ce dernier est un think tank européen indépendant de tendance néoconservatrice dirigé par Corentin de Salle, présidé par Joël Rubinfeld (membre du parlement Juif Européen, une institution inaugurée en 2012 et comprenant 120 représentants issus de 47 pays qui se réunissent dans les bâtiments du parlement européen de Strasbourg, institution qualifiée de « fumisterie » par le CRIF) et réunissant des intellectuels francophones issus d’horizons divers, comme Frédéric Encel, géopoliticien et professeur à Sciences Po, ou le philosophe néo-conservateur Yves Roucaute. D’inspiration atlantiste et libérale et convaincu que l’État de droit et la démocratie sont des modèles universels à promouvoir dans toutes les régions du monde, l’Atlantis Institute soutient les initiatives d’ONG et de dissidents irakiens ou syriens en vue d’instaurer la démocratie.
Ivan Rioufol est également membre de l’Association des descendants de capitaines corsaires et de l’Association des amis d’Alphonse Allais (qui a son siège social dans un restaurant de la place du Tertre à Montmartre).
Ils l’ont dit
« Plus corseté et conservateur sur les mœurs que sa “camarade” Elisabeth Lévy, Ivan Rioufol mêle exercice de déploration et appel au soulèvement de ceux qu’il persiste à nommer les “Français de souche”. Selon lui, en ces temps “prérévolutionnaires”, l’alternative est simple: soit nous sombrons dans une “guerre civile” qui partira des banlieues, soit un sursaut national permettra d’éviter une “islamisation” générale. Lueur d’espoir, néanmoins: pour contourner le “politiquement correct” qui empêcherait ces vérités d’être énoncées, Internet pourrait constituer une base stratégique d’où serait menée la “reconquête”. Où l’on voit que le “vieux réac” ne répugne pas à la modernité », Jérome Dupuis, L’Express, février 2012 à propos de son livre De l’urgence d’être réactionnaire.
« L’un des traits les plus frappants de la pensée “néoréac” théorisée par Rioufol repose sur la réactivation d’un vieux motif de la droite extrême : la barbarie nous guette, le déclin s’est installé, et pour y résister, il faut un “nécessaire sursaut réactif”, c’est-à-dire “déconstruire les déconstructeurs, sermonner les sermonneurs, juger les juges”, s’opposer aux “adeptes des sciences sociales” et aux “journalistes-perroquets qui n’ont jamais autant répété vouloir faire sens que depuis qu’ils ont perdu le nord”…, et bien sûr rejeter les immigrés, l’islam, le multiculturalisme (la plaie absolue selon les néoréacs), défendre l’obsession identitaire, le culte barrésien de la terre », Jean Marie Durand, Les Inrocks, 28 janvier 2012.
« Avec Ivan Rioufol au Figaro, l’extrême-droite n’a pas de soucis à se faire: ses intérêts sont sous bonne garde. Un torchon fascisant et raciste injurie une ministre, Christiane Taubira, sur le registre abjecte qu’affectionnaient en d’autres temps les plus vils plumitifs de « Je suis partout ». Et Rioufol de tremper aussitôt sa plume dans l’encre brune pour accuser la Garde des Sceaux, d’avoir commis une «bassesse politique» en réagissant contre l’ignominie avec la dignité et la hauteur de vue qui a pourtant ému des millions de Français. Minute, qui eut pour rédacteur en chef un certain Patrick Buisson, a craché sa haine contre des millions de Français, au-delà de Christiane Taubira, mais pour le chroniqueur du Figaro, la ministre outragée, que des criminels du clavier voudraient exclure du genre humain, mènerait une bataille personnelle», lhumanité.fr, 14 novembre 2013.
Il l’a dit
« Le réactionnaire du XXIe siècle est un démocrate déçu et de plus en plus irrité, venu de la droite comme de la gauche. La pensée conforme le croit irrécupérable et veut l’offrir à Marine Le Pen. Le «néoréac» est, en réalité, en résonance avec la société civile qui a décidé de reprendre son destin en main. Il peut être le socle politique d’une future Union nationale. Il est le nouveau moderne », De l’urgence d’être réactionnaire, 2012.
« Cette fois, le candidat Sarkozy annonce vouloir abaisser le chiffre [d’immigrés] à 100 000. C’est mieux, bien sûr. Mais la France a-t-elle toujours besoin de ces peuples nouveaux ayant pour vocation à faire souche à leur tour? Ne pourrait-on enfin se poser simplement la question, alors que le pays connaît un chômage croissant, qu’il manque un million de logements, que le système de protection sociale tombe en bottes, que l’école n’arrive plus à intégrer la « diversité », que les communautarismes ne cessent de s’étendre, que la cohésion nationale s’effrite, que des phénomènes de contre-colonisation apparaissent ? », « Bloc-notes », Le Figaro, 7 mars 2012.
« L’idéologie antiraciste est une plaie pour la démocratie. Elle détourne les mots et les regards au profit de minorités protégées qui tentent de subvertir la République avec l’appui de
faiseurs d’opinion somnolents », « Bloc-notes »,Le Figaro, 8 février 2012.
« Le phénomène le plus spectaculaire et le plus occulté est celui que l’écrivain Renaud Camus nomme Le Grand Remplacement (Éditions David Reinharc); c’est-à-dire les substitutions de population qui s’opèrent, avec la stupéfiante abdication de tous, dans certaines villes et certains territoires et qui tournent le dos au processus d’assimilation constitutif de l’unité nationale » « Bloc-notes »,Le Figaro, 3 février 2012.
« Au lendemain de l’effondrement des Tours jumelles de New York, Ben Laden avait été applaudi dans des cités françaises. Dix ans plus tard, le terroriste fondamentaliste a été tué. C’est le nom de Nicolas Sarkozy qui est salué en Libye. Le changement politique est considérable. La France n’a pas commis là-bas les erreurs des Etats-Unis en Irak. Mais le résultat est identique : un despote, Kadhafi, est tombé par la force brutale d’une coalition militaire occidentale, au nom des Droits de l’homme portés par l’Europe », « Bloc-notes »,Le Figaro, 7 septembre 2011.
« La France des droits de l’homme a renoué avec sa vocation et gagné une guerre contre l’obscurantisme. Cette victoire est celle d’un réveil des consciences. À quand, d’autres sursauts??
La volte-face sur Kadhafi, qui en 2007 avait eu droit à l’invitation de Sarkozy, alors indifférent au profil loufoque et détestable du Guide, démontre qu’un chef de l’État peut trouver un bénéfice rapide à pratiquer le virement de bord, si ce changement de cap répond à d’évidentes brutalités, injustices, et, en l’occurrence, au rejet des dictatures par la rue arabe », « Bloc- notes », Le Figaro, 26 août 2011.
« Mais Dieudonné est surtout le révélateur, à travers son public, de la nouvelle haine anti-juive et anti-blanche que les antiracistes, qui s’indignent aujourd’hui, ont laissé prospérer au cœur des intouchables cités d’immigration. Ce désastre est le leur. Il est à regarder en face et non pas à dissimuler sous le tapis », Blog Le Figaro, 6 janvier 2014.
Lu sur L’OJIM