Notre dessinateur David Miège (Euh! c’est pas que le vôtre-Délit d’images!) vient de publier un recueil de ses dessins qu’il a intitulé drôlement Le dernier livre avant la fin du monde. Son univers est onirique, son trait vous emmène dans une sorte de méditation désenchantée sur les malheurs de notre monde comme il ne va pas, avec de temps en temps, un coin de ciels bas et lourd qui se déchire et l’idéal qui réapparait dans le non-sens ambiant.
Miège est un des très rares dessinateurs qui ne dessine pas seulement quelque chose ou quelqu’un, qui ne se contente pas non plus de donner forme à une idée ou contour à des « choses vues », mais qui évoque leur vie rêvée à chaque coup de crayon, quoi qu’ils dessine.
Dernier livre avant la fin du monde ? Le propos n’est pas aussi mégalo qu’il ne s’en donne l’air. C’est l’humeur du moment que cherche à fixer Miège, c’est le niveau de pression ou de dépression, de dépressurisation qui nous atteint.
Bien sûr, dessinateur de presse, le monde virtuel de la communication politique est la première cible. Mais Miège va bien au-delà quand il dessine une hétéro-pride avec des petits cœurs que l’on devine en sucre d’orge, ou quand il croque un membre du barreau expliquant doctement : En France on peut tout dire… il faut juste avoir de quoi de payer un avocat…
Pas seulement politique non plus, ce dessin du Monsieur qui, entre deux planètes (oui, il est comme ça Miège, il met des planètes partout) se trouve devant un tableau qui ne représente rien (qui tente de représenter le rien ?) et qui commente : C’est émouvant, tout est dit.
J.P.
Le dernier livre avant la fin du monde, David Miège, Muller éditions
Lu sur Minute