Alors que la rénovation du logement de fonction de François de Rugy a connu les remous que l’on sait, l’Assemblée nationale se dit qu’il est peut-être temps de s’épargner un coûteux chantier de remise en état de l’une de ses possessions. Depuis des mois, l’institution qui est en recherche d’espace pour héberger ses députés de passage hésite sur les décisions à prendre au sujet de l’hôtel de Broglie, un bel immeuble du 7e arrondissement, acheté à l’État en 2016 pour 63 millions d’euros. Seulement voilà, sa remise en état coûterait une bonne vingtaine de millions d’euros supplémentaires.
En tant que président de l’Assemblée, François de Rugy était à l’époque favorable à la conservation de ce patrimoine estimant que «cette opération permettra notamment à l’Assemblée de développer une stratégie immobilière pérenne, en mettant fin à la pratique coûteuse de toute location immobilière». Mais nombre de députés trouvent la note salée et, selon les révélations de France Inter des élus de l’opposition viennent de suggérer d’utiliser plutôt les appartements de belle superficie mis à disposition gracieusement de certains hauts fonctionnaires de l’Assemblée. Et qui pourraient héberger bien des députés de passage.
Selon l’enquête de la radio publique le secrétaire général de l’Assemblée nationale dispose d’un logement de 182 m² ainsi que d’un majordome ayant son propre appartement de 49 m². Et pourtant, ce fonctionnaire est rémunéré hauteur de 18.000 euros net par mois. Traitement comparable pour le directeur de cabinet du président de l’Assemblée avec un logement de 149 m² qui vient se rajouter aux 10.000 euros nets de salaire par mois. Même des postes moins prestigieux, tels que le chef du département «génie climatique» ou celui du département électrique disposent de vastes appartements familiaux. Au total, ce seraient près de 1 700 m² qui sont mis gratuitement à la disposition de fonctionnaires disposant déjà de belles rémunérations. Sans que ces derniers n’aient à débourser de loyer. Le document recensant ces privilèges n’avait pas été ébruité jusque-là par l’Assemblée mais l’institution qui souligne que ces privilèges sont un héritage des précédentes mandatures estime que la situation pourrait évoluer prochainement.