Ils pouvaient déjà interagir avec leurs partenaires, avoir une conversation et réaliser une cinquantaine de positions. Il est désormais possible de les violer. L’entreprise américaine Truecompanion, qui commercialise ces premiers robots sexuels dotés d’une intelligence artificielle, a mis au point un nouveau modèle qui résiste aux avances de son propriétaire et simule une situation de viol, rapporte The Independent. Cette “innovation” a aussitôt déclenché une levée de boucliers aux États-Unis.
Young Yoko et Frigid Farrah
Baptisée Roxxxy, cette neuvième version vendue 8600 euros est pourvue de cinq personnalités différentes. Leurs noms sont évocateurs: Wild Wendy, Mature Martha, S&M Susan, Young Yoko et Frigid Farrah. Cette dernière est décrite comme “réservée et timide” et a été programmée pour résister lorsqu’elle est touchée. “Si vous touchez ses parties intimes, il est plus que probable qu’elle n’appréciera pas vos avances”, précise le fabricant, dont le souhait est de “permettre à chacun de réaliser ses fantasmes sexuels les plus privés”.
“Si les femmes peuvent avoir un vibromasseur, pourquoi les hommes ne pourraient-ils pas avoir un Roxxxy? Avoir un robot sexuel est juste une autre aide pour permettre aux femmes comme aux hommes de faire en sorte que leurs rêves deviennent réalité.”
Encourager la pédophilie
Autre programmation douteuse: Young Yoko, décrite comme une personnalité “si jeune (à peine 18 ans) qui attend que vous lui appreniez des choses”. Selon Noel Sharkey, un professeur membre de la Fondation pour une robotique responsable, ces robots pourraient encourager tous les abus sexuels, y compris la pédophilie, a-t-il estimé pour le quotidien britannique.
“Il y a des gens qui disent qu’il est préférable que des robots soient violés plutôt que de vraies personnes. D’autres assurent que cela encouragera davantage les violeurs.”
“Le viol est un crime violent”
Un point de vue que partage Laura Bates, fondatrice du Everyday Sexism Project, qui dénonce le sexisme quotidien. Selon elle, ce type de robot encourage la culture du viol. “Le viol n’est pas un acte ou une passion sexuelle. C’est un crime violent”, a-t-elle rappelé dans The New York Times.
“On ne devrait plus encourager les violeurs à trouver de supposés exutoires sûrs, ou alors nous devrions aussi aider les meurtriers en leur donnant des mannequins réalistes et couverts de sang à poignarder. Si cette suggestion semble ridicule, pourquoi l’idée de fournir des victimes robotiques aux agresseurs sexuels semblent faisable pour certains?”
Suite aux vives réactions provoquées par cette annonce, la société a tenu à publier une lettre ouverte sur son site dans laquelle elle se défend de toute apologie du viol.