Qualifier Cazeneuve d’islamo-collabo est-il une injure ?

 

On pouvait penser que le mois dernier, notre ministre de l’Intérieur était bien occupé, de jour comme de nuit. Première décapitation islamique en France, un ramadan qui s’est traduit par de nombreuses violences et incivilités, une multiplication des caillassages de policiers, dix-huit commissariats ou gendarmeries attaqués, deux sites sensibles victimes de tentatives d’attentat, un record de voitures brûlées par des émeutiers du 14 Juillet, des violences dans les piscines, des bouches d’incendie vandalisées, etc.

Un ensemble de situations qui confirme une situation pré-insurrectionnelle, où les forces de l’ordre et nos compatriotes servent trop souvent de cibles à des racailles certaines de leur impunité.

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Pourtant, notre vaillant ministre de l’Intérieur a trouvé le temps de déposer une plainte contre le site Riposte laïque. Le crime de ce journal en ligne : avoir publié, au lendemain de la décapitation d’Hervé Cornara, un article intitulé « Les Français vont-ils se laisser décapiter, à cause de Hollande-Valls-Cazeneuve ? » Ce texte a occasionné la plainte de Cazeneuve, pour « injure à un membre du gouvernement », à cause de cette phrase : « L’islamo-collabo Bernard Cazeneuve, qui nous sert de ministre de l’Intérieur… »

Cette démarche judiciaire pose une véritable question. Ce ministre, loin de se considérer comme injurié, ne devrait-il pas plutôt se sentir honoré par cette épithète ? Nous comprendrions que des islamophobes se sentent insultés par ce terme. Mais un islamophile comme Bernard Cazeneuve ?

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N’est-ce pas lui qui affirmait que « les musulmans font partie intégrante de la France », que « ce n’est pas un délit de prôner le djihad » ?

N’est-ce pas lui qui appelait l’État à « assurer la protection des mosquées et à garantir à chaque musulman […] la faculté de pouvoir librement et paisiblement pratiquer sa religion, sans craindre d’être agressé, ni de subir pour cette raison des discriminations » et qu’il allait faire ce qui est en son pouvoir pour « procurer aux Français musulmans la tranquillité d’esprit » à laquelle les Français non musulmans n’ont pas droit ?

N’est-ce pas lui qui annonçait que des crédits publics allaient être engagés pour soutenir les projets de recherche dans le domaine de l’islamologie, de l’étude de l’islam de France et de la connaissance du monde arabo-musulman ?

N’est-ce pas lui qui appelait à la nécessité de « faciliter l’accès du grand public à une meilleure connaissance de l’islam et de la civilisation arabo-musulmane » en même temps qu’il estime qu’évoquer les racines chrétiennes de la France équivaut à une « relecture historique frelatée qui a rendu la France un peu nauséeuse » ?

N’est-ce pas lui qui appelait à détourner la loi de 1905 pour construire plus de mosquées, des mosquées qui viendront s’ajouter aux 2.400 déjà existantes ?

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Loin de se sentir injurié, Cazeneuve, qui n’a de cesse de collaborer – c’est à dire à « travailler de concert », à « participer avec un ou plusieurs autres », selon la définition du Larousse – à l’installation en France de « la religion d’amour, de tolérance et de paix », devrait au contraire considérer cette expression comme un hommage à l’ensemble de son œuvre.
À moins que l’objectif de cette plainte, qui succède à celles de Hidalgo et de Bergé, ne soit d’utiliser l’appareil d’État pour réduire au silence tout site qui conteste le discours officiel du gouvernement sur l’islam.

Pierre Cassen – Boulevard Voltaire

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