Les tensions diplomatiques entre Beyrouth et Damas, exacerbées par la guerre civile syrienne, sont encore montées d’un cran hier. Le chef de l’État libanais Michel Sleiman a officiellement protesté contre les violations de son territoire par les troupes syriennes ainsi que les violents incidents de la région de Qaa d’il y a deux jours. Il a présenté une lettre de protestation à l’ambassadeur syrien au Liban Abdel Karim Ali. Sont notamment reprochées à la Syrie des incursions sur le territoire libanais, des rapts de citoyens de ce pays, des chutes d’obus ayant provoqué des morts, des blessés et des destructions d’habitations.
Une telle initiative constitue la première prise de position officielle des autorités libanaises face au régime de Bachar Al-Assad. Elle devrait logiquement mécontenter les Syriens ainsi que leurs alliés du camp du 8 mars (Hezbollah, mouvement Amal, courant patriotique libre de Michel Aoun), mais satisfaire les forces du 14 mars (Forces libanaises de Samir Geagea, clan Gemayel, le parti socialiste du druze Walid Joumblatt, les phalangistes chrétiens), opposées à Damas, et rassurer l’opinion publique libanaise qui attendait une réaction forte de son président.
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