Découvrez Dinan, ville d’art et d’histoire… (Vidéo)

Pour le petit Arnaud préféré de Déldims !

 A l’époque romaine, Dinan était au carrefour de deux voies importantes: l’une allait vers la Normandie, l’autre vers Rennes. Ville haute fortifiée et ville basse portuaire, Dinan a mille ans d’histoire. L’existence d’un seigneur de Dinan est attestée à partir du Xe siècle: un acte relate que Josselin, frère de l’évèque de Dol fut témoin d’une donnation faite à l’abbaye de Saint George par la Duchesse de Bretagne. Dinan devient alors une véritable ville, un couvent bénédictin s’y installe et, au début du XIIe siècle, une ébauche de système défensif existe, comme en témoigne Idrish historien géographe arabe: <<A Dinan ville sainte de mur de pierre.> A cette époque, l’espace clos comporte de nombreuse prairies pour nourrir le bétail et subvenir aux besoins de la population en cas de siège. La famille de Dinan dirige, non sans mal, la ville jusqu’en 1283, date à laquelle, elle devient ville ducale. Au début du XIIe siècle, Dinan est prospère: les échanges avec l’Angleterre et les Flandres engendrent l’abondance, les commerçants et les artisans affluent et installent leurs échoppes dans les ruelles et sous les porches. Mais la guerre de succession de Bretagne va stopper net cet élan.  Dinan a pris parti pour Charles de Blois, et quand celui ci est tué, près d’Auray Jean IV, duc de Montfort, assiège la ville pendant un mois. Il célèbra sa victoire en construisant un donjon. Pendant cette période troublée, les Anglais ne cessent de harceler la ville, Dugesclin qui commande la résistance de Dinan combat Thomas de Cantorbéry à l’emplacement actuel de la place du champ-clos où se trouve désormais une statue de Duguesclin. Il sort victorieux de ce combat selon les prédictions de celle qui allait devenir sa femme, Thiphaine Raguenelle. Au XVe siècle, la ville renforce ses remparts et leurs ajoute quelques tours adaptées aux progrès de l’artillerie. En 1458, durant la ligue, Dinan renie le Duc Mercoeur et se rallie à Henri IV. Tout au long du XIIe siècle, les religieux installent de nombreux couvents, les dominicaines, les ursulines, les bénédictines et les capucins. Ils occupent les espaces encore libres de la ville. Le XVIIIe siècle fait passer la religion au second plan, la ville retentit aux bruits des métiers à tisser dont les toiles sont exportées vers les Antille et l’Amérique du sud, les foires se développent et attirent d’immense foules. Avec le XIXe siècle, Dinan découvre l’éclairage public et le chemin de fer, la ville s’anime, change de visage, devient une ville de villégiature, de nouveaux faubourgs résidentiels apparaissent, dont le quartier des Buttes, ou vivent les officiers, et la très importante colonie britanique. Enfermée dans sa ceinture médiévale, cette cité sera jusqu’en 1914 la ville de garnison la plus aristocratique et la plus vivante de France. Le viaduc inauguré en 1952 rapproche Brest de Paris, facilite l’accés à la ville et détourne le trafic du port

Dinan et son histoire Dunos et Abna, la “colline d’Abna” en vieux celte, seraient à l’origine du nom de Dinan. Déesse protectrice des vivants et gardienne des morts, elle avait une bonne place dans la mythologie gauloise.  Si le premier témoignage de l’existence de la ville ne remonte qu’au 11ème siècle, par la reddition des Dinantes (qui en étaient les seigneurs), reproduite sur la tapisserie de Bayeux, il est certain qu’elle fut occupée depuis bien plus longtemps. Sa situation stratégique, au sommet d’une butte surplombant la vallée de la Rance, en fera une motte féodale fortifiée et entourée d’une palissade en bois, non loin d’une abbaye existant déjà en amont de la rivière, dont l’instigateur sera Nominoê. Les moines qui s’y installent, au 9ème siècle, auront déjà utilisé, pour les besoins de leur établissement, les ruines d’une ancienne place forte édifiée sur la butte surplombant leur monastère : Léhon. château de Léhon, près de Dinan Les attaques saxonnes et plus tard celles des Normands amèneront la population à se grouper autour de la place forte : ce sera la véritable naissance de Dinan.
 Une première paroisse naît ainsi par l’édification de l’église Saint-Malo. Rivalon le Roux fait construire, à partir de 1120, une nouvelle église : Saint-Sauveur. Cette seconde paroisse favorisera le développement accru d’une bourgade qui deviendra ville ducale en 1283. Ce statut amènera la construction de remparts sur près de 2700 mètres. Ils seront percés de 4 portes, permettant l’accès à la ville : les portes du Guichet, de Brest, de Saint-Malo et du Jerzual. La porte du Guichet sera murée puis remplacée en 1620 par la porte Saint-Louis. Elle était déjà surmontée, depuis 1280, par une tour portant le même nom. La porte de Brest sera détruite en 1881. Les premières maisons à pans de bois verront le jour à partir du 14ème siècle autour de 3 champs de foire (Saint-Sauveur, Marchix et le Champ Clos) qui ont assuré le développement commercial de Dinan.
En 1357, les troupes anglaises assiégèrent, en vain, cette ville défendue par Bertrand Duguesclin. Montfort parviendra à s’ouvrir les portes de la cité en 1364 et fera construire, en 1382, un donjon massif. Parfois nommé château, Tour de la Duchesse Anne ou, tout simplement, donjon du Duc Jean IV, il est emblématique de la place forte que devait être Dinan. A quelques mètres, au delà d’un ancien cachot construit dans la muraille sous l’allée y menant, la tour Coëtquen verra le jour en 1480. Erigée en forme de fer à cheval sur un rempart de 7 à 8 mètres de largeur, elle abritera une canonnière … qui ne tira jamais un seul boulet.
Le développement urbain ira en s’accentuant du 14ème au 16ème siècle mais sera limité par l’importance des emprises d’établissements religieux: Ursulines (1620), Capucins (1621), Bénédictines (1638), Dominicaines (1664) puis Clarisses. L’ancienne église Saint-Sauveur sera presque entièrement démolie au 15ème siècle pour se succèder à elle-même, à partir de 1480, en un édifice dont l’architecture de style roman se verra influencée par plusieurs siècles de parachèvement … jamais réellement terminé. Considérablement agrandie, notamment par l’adjonction de 5 chapelles, elle attendra 1666 pour être enfin dotée d’une flèche digne de son importance. Elle deviendra basilique en 1954.
L’église Saint-Malo sera également recontruite, mais intras-muros cette fois, à partir de 1490. Les guerres de religion, notamment, feront qu’elle ne fut achevée qu’au 19ème siècle. La fin du 15ème siècle connaîtra aussi l’édification d’un autre monument d’importance : la Tour de l’Horloge, beffroi effilé dominant les 3 champs de foire, implanté au coeur de la ville, il en deviendra le point culminant. Un veilleur y sera posté, surveillant les éventuels incidents pouvant survenir dans la ville. Bien souvent, le tocsin résonnait en raison des incendies fréquents frappant les maisons qui, presque toutes, étaient à pans de bois. C’est Noguette, une des trois petites cloches entourant le bourdon qui était dévolue à cette fonction. Cet ensemble, de même que l’horloge Hamzer de 1498, seront installés dans le beffroi en 1507.  Pour assurer la pérennité du développement d’une cité résolument tournée vers les échanges commerciaux, le port et son accès principal, le Jerzual, se développeront dès le début du 17ème siècle. Les premières constructions en matériaux durables y verront le jour à partir de 1628 pour aboutir en 1662 à un aspect pratiquement identique à celui d’aujourd’hui.
Intra-muros, la cession de terrains occupés par les communautés écclésiastiques en difficultés financières permettront l’édification d’hôtels particuliers qui assoiront définitivement le rayonnement de Dinan sur toute la région.  Les artisans et négociants de cette ville en auront fait un pôle d’attraction amenant progressivement à une urbanisation importante s’étendant à l’intérieur du pays.
L’avènement du chemin de fer, au 19ème siècle, la construction du viaduc enjambant la Rance, en 1852, feront définitivement de Dinan une ville moderne désormais tournée vers l’avenir. Elle n’en reste pas moins une cité dont les habitants ont la volonté de faire vivre et revivre un passé prestigieux, préservant l’un des plus beaux patrimoines du nord de la Bretagne

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