Pourtant le combat pour la vie continue comme vient de le dire le délégué général d’Alliance Vita. En outre, Pierre et Viviane Lambert, les parents de Vincent Lambert, agissant solidairement avec l’un de ses frères et une sœur, se tournent à présent vers la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) comme ils l’avaient annoncé. A titre préventif, ils avaient envoyé dès hier, lundi 23 juin, une demande selon l’article 39 à la CEDH pour que leur fils ne soit pas « expédié » par refus d’hydratation et d’alimentation. Cet article 39 indique que la Cour doit se prononcer dans les 24h pour adopter « des mesures d’urgence…lorsqu’il y a un risque imminent de dommage irréparable. » C’est bien le cas ! Certes, celles-ci «… ne présagent pas de ses décisions ultérieures sur la recevabilité ou sur le fond des affaires en question. » : « Il faudra attendre deux ou trois ans avant que la CEDH ne rende sa décision, a indiqué à l’Union l’Ardennais Patrice Spinosi, avocat spécialiste de la CEDH. Pendant ce temps aucune atteinte ne pourrait être portée au droit à la vie de Vincent Lambert».
On s’y attendait, mais le choc est là : le Conseil d’Etat s’est prononcé pour la mort de Vincent Lambert. Les juges se sont arrogé le droit de décider que « l’arrêt des traitements correspondait à sa volonté » alors même que celui-ci n’a jamais exprimé une telle intention avant son accident et qu’il est hors d’état de le faire depuis.
Mais en réalité, il ne s’agit pas d’un arrêt de soins, mais un arrêt d’alimentation et d’hydratation. La justice française de ce XXIe siècle se donne donc le droit de vie ou de mort. Et pas n’importe quelle mort : une mort de faim et de soif ! L’interprétation euthanasique de la loi Leonetti, initiée par le député lui-même au procès de l’ex docteur Bonnemaison au procès de Pau, a donc gagné les esprits. Tous les garde-fous ont sauté.