L’installation de Ségolène Royal à l’hôtel de Roquelaure, siège du ministère de l’Écologie, a jeté un froid sur le personnel. En cause, des consignes ont été passées qui forment une sorte de code de conduite en vue de respecter l’étiquette. Le caractère draconien des messages apparaît à beaucoup comme hors norme. Ainsi, il est exigé du personnel féminin une tenue décente avec “interdiction des décolletés”, indique une source à l’hôtel de Roquelaure. En vérité, le personnel n’avait pas vraiment besoin de ce rappel pour adopter une tenue tout ce qu’il y a de plus décente…
Contactée par Le Point.fr, Ségolène Royal indique qu’il s’agit d’un “règlement intérieur sur proposition des services qui est destiné à l’interne et ne donne pas lieu à commentaires externes”. Les cancans vont pourtant bon train dans les couloirs de cet hôtel particulier du 7e arrondissement de Paris, édifié en 1722 par le maréchal de Roquelaure…
L’huissier annonce la ministre, on se lève !
Toujours selon le personnel, la “dame de fer” de la région Poitou-Charentes se déplacerait dans les couloirs du ministère précédée d’un huissier qui l’annonce, de sorte que le personnel doit se lever sur son passage. Il est également défendu au personnel de fumer dans la cour et le jardin en présence de la ministre. Lorsque la ministre déjeune dans son salon, les membres de son cabinet ne doivent pas emprunter le couloir adjacent pour cause de nuisances sonores. Si bien que, pour atteindre la salle dite de “la popote”, il ne faut pas traîner : les conseillers ministériels doivent s’y hâter avant que la ministre ne pénètre dans son salon. Tant pis pour les retardataires, “la popote” leur sera inaccessible.
Par ailleurs, Ségolène Royal a mis en place le co-working. Traduction concrète : aucun bureau ne doit être occupé par une seule personne, en dehors du sien. Il faut être au moins deux afin de co-worker. Cette règle s’applique à Jean-Louis Bianco, son conseiller spécial, qui partage son bureau avec son chargé de mission…
Le fait du prince
Enfin, une dernière règle un peu curieuse : la permission de dormir dans la cabane de l’hôtel particulier qui abrite les officiers de sécurité ou les chauffeurs a été réglementée. Ainsi, le chauffeur de Frédéric Cuvillier, le secrétaire d’État aux Transports, n’a pas le droit d’y passer la nuit lorsque ce dernier est absent de Paris. “Cette interdiction n’a guère de sens, le chauffeur de Cuvillier habite Boulogne… C’est donc des déplacements en plus lorsqu’il faut aller chercher Cuvillier à l’aéroport”, nous explique-t-on à l’intendance de l’hôtel de Roquelaure.
Les principes rigoureux mis en place au ministère de l’Écologie tranchent avec l’atmosphère de laisser-aller de la gauche au pouvoir. Le swap Jouet-Lemas à la Caisse des dépôts, les recasages en tout genre (Dominique Voynet, Harlem Désir…), sans parler de l’affaire Morelle, viennent parasiter le message du gouvernement au moment où celui-ci demande aux Français (les retraités, les fonctionnaires, les collectivités locales) des efforts supplémentaires…