Ainsi, Abdelaziz Bouteflika obtient un quatrième mandat à la tête de l’Algérie. Ses concurrents ont été balayés par la balayeuse automatique qui existe là-bas, comme il y en avait naguère, derrière le rideau de fer.
Doit-on en rire ou s’en désoler pour ce beau pays, riche de son pétrole et d’une jeunesse qui rêve d’autre chose, mais qui sait combien tout est verrouillé pour que les tenants du pouvoir – issus ou non du mouvement qui a signé avec la France les accords d’Évian – conservent par tous les moyens les « bénéfices » de l’héritage ?
Bouteflika est l’un des seuls survivants historiques de renom de la génération de ceux qui ont arraché, par huit années de combats contre les forces françaises, l’indépendance à cette ancienne province si chère à deux millions de Français – qui en ont fait un pays qui n’existait pas en tant que tel avant leur arrivée et dont le nom même a été inventé par eux.
Au risque de surprendre ceux de mes compatriotes qui rêvent d’une Algérie redevenue ce qu’elle pourrait être cinquante années après qu’elle ait acquis son indépendance, le réalisme impose de se féliciter de la réélection de Bouteflika. Cela pourrait être, en effet, une bonne chose pour l’Algérie et la France.
Parmi ses compétiteurs, les seuls qui faisaient le poids étaient des gens du sérail plus jeunes que lui. Cela aurait fait durer plus longtemps encore la captation des richesses issues de la vente du pétrole et du gaz par des clans proches du pouvoir, alors que le peuple n’en voit, lui, que des miettes !