Un rapport consacré à « l’avenir des moyens de paiement en France » remis mardi à Bercy propose de diviser par deux l’usage du chèque bancaire d’ici à 2017. En effet, il coûterait trop cher aux banques françaises (les quatre groupes bancaires cotés ont réalisé un total de 8,5 milliards d’euros de bénéfice net en 2011), expliquent Georges Pauget, ancien directeur général du Crédit agricole, et Emmanuel Constans, président du Comité consultatif du secteur financier (CCSF), qui souhaitent le remplacer par la carte bancaire qui représente déjà 43% des transactions. Un(e) mode qui pose la question de l’accès et de l’utilisation de certaines données, véritable porte ouverte à un flicage généralisé en temps réel. Surtout, l’argument du coût pourrait ensuite être utilisé pour justifier la suppression de l’argent liquide et offrir un contrôle étatique maximal sur les transactions…
Mais s’ils l’utilisent chaque année un peu moins (-4% par an depuis 2002), les Français restent très attachés au chèque : 18% le préfèrent à tout autre moyen de paiement, 51 % des particuliers privilégient ce moyen de paiement pour les montants supérieurs à 500 euros et 91% d’entre eux sont équipés en chéquiers. Ils ont signé 3,3 milliards de chèques en 2009, ce qui représente 20 % des paiements hors espèces en France. Contrairement à une idée reçue, les plus grands utilisateurs du chèque sont les 35-49 ans, sans doute du fait de son utilisation habituelle pour les frais scolaires, de cantine ou de crèche et les activités socioculturelles.
11% des Français seraient très gênés par la disparition du chèque contre 0% des banques. La suite de l’histoire est donc prévisible…
Lire aussi :
> un rapport du Comité consultatif du secteur financier sur l’utilisation du chèque (mars 2011) dont sont issus les données supra.
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