La supposée ingérence russe dans la présidentielle française, les enquêtes judicaires, la coopération avec la Russie… Marine Le Pen, présidente du Front national, expose ses réflexions après sa rencontre avec le président russe, Vladimir Poutine.
«Ce qui est prioritaire, c’est de permettre précisément la coopération entre la Russie et la France, non seulement la coopération culturelle mais aussi la coopération commerciale», a déclaré Marine Le Pen, le 24 mars, lors de sa visite à Moscou. Pour elle la France ne devrait pas «se limiter dans son souhait de pouvoir retrouver des relations normalisées avec la Russie». Une mesure première pour un rétablissement, c’est la levée des sanctions qui, à ses yeux, ont été décidées en réalité par l’Union européenne.
La présidente du Front national (FN) n’est pas inquiète d’éventuelles retombées négatives de sa visite en Russie à quelques semaines de l’élection présidentielle française : «C’est contre l’ensemble de ce système que je me bats, par conséquent je ne vais me couler dans le moule des gens qui ont toujours pris de mauvaises décisions». Pour elle, il n’y pas une seule bonne raison pour mener «une forme de guerre froide» à la Russie. Marine Le Pen est persuadée la France devrait avoir une relation équilibrée avec la Russie et les Etats-Unis ce qui est «possible parfaitement» avec Vladimir Poutine et Donald Trump.
La présidente du FN a également réfuté les accusations d’ingérence russe dans la présidentielle française : «Je les entends sortir de la bouche de François Hollande tous les jours alors que je n’ai pas vu le début d’un commencement de preuve de ces accusations». Marine Le Pen s’est néanmoins dite étonnée que François Hollande ne réclame pas d’explications aux Etats-Unis, alors qu’«il est avéré» que la CIA a effectué des écoutes des dirigeants européens et également d’un candidat à la présidentielle de 2012. «Je pense qu’il faut arrêter le deux poids deux mesures. C’est cela qui donne un véritable sentiment d’injustice pas seulement au peuple russe mais à beaucoup de peuples dans beaucoup de pays dans le monde», a-t-elle martelé.
Quant à l’enquête dont Marine Le Pen fait l’objet, la présidente du parti souverainiste français est persuadée que la justice est «en grande partie instrumentalisée par le pouvoir politique». Pour elle, les autorités s’en servent pour «tenter de priver le peuple français du débat légitime auquel il a le droit» au moment où le choix que les Français vont faire est «un choix essentiel, un choix de civilisation».
«Je pense que les Français jugeront assez durement la manière dont cette campagne présidentielle a été perturbée par cette instrumentalisation politique», a-t-elle conclu.
En marge de sa rencontre avec Vladimir Poutine, Marine Le Pen est revenue sur la campagne électorale française et notamment sur les accusations portées par François FIllon à l’encontre de François Hollande quant à l’existence d’un «cabinet noir».
Lors d’une conférence de presse à Moscou le 24 mars, Marine Le Pen a réagi aux accusations directes portées par François Fillon à l’encontre de François Hollande. «Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, je vais laisser Monsieur Fillon se bagarrer avec le président de la République qui, semble-t-il, n’a rien d’autre à faire que de mener bataille contre les candidats s’opposant à Monsieur Macron, c’est-à-dire Monsieur Fillon et moi-même», a-t-elle lancé.
En effet lors de L’Emission politique sur France 2 du 23 mars 2017, François Fillon a accusé le président de recourir aux services d’un «cabinet noir» pour lancer des affaires contre ses adversaires politiques. L’Elysée avait réagi rapidement et François Hollande fustigé François Fillon pour son manque de «dignité».
A une autre question «Avez-vous peur ?» posée par une journaliste évoquant le risque de troubles sociaux au cas où elle serait élue –allusion directe aux manifestations qui ont eu lieu contre la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis –, Marine Le Pen a déclaré n’avoir «peur de rien».
Et la présidente du Front national (FN) de préciser : «Je sais très bien que les défenseurs de la mondialisation sauvage qui nous a été imposée depuis des années avec son cortège de chômage, de délocalisations de dilutions de notre identité, d’immigration massive chercheront par tous les moyens à éviter […] la reprise en main du pouvoir politique par les peuples».
Le meilleur outil à disposition desdits peuples, «c’est la Nation», a-t-elle martelé. «Je crois à la Nation contre la globalisation, je crois au patriotisme contre le mondialisme», a conclu Marine Le Pen.