Par Alain Sanders
On sait – mais ce n’est pas une excuse – que le ministère de la Culture est maqué par une Thénardier acculturée, une sorte de pasionaria qui fait la paire idéologique avec Valls-Gaz : ils ont été nourris au lait ranci des Grands Ancêtres de 1793.
Du coup, on s’étonne moins de trouver, au rang des commémorations nationales programmées en 2014, celle du stalinoïde Maurice Thorez : il a passé l’arme à gauche (et bien au-delà) le 28 juillet 1964, en mer Noire (même pas cap d’aller jusqu’en mer Rouge…), alors qu’il faisait route vers sa vraie patrie, l’URSS.
On ne s’étonne pas, mais pas question de laisser passer ça comme une lettre à la poste (comme on disait jadis ; depuis…). Dans le livret du ministère de la Culture qui collationne les célébrations nationales de cette année, on a confié le los de Thorez à une certaine Annette Wieviorka (elle nous est donnée comme directrice de recherche auCNRS).
Elle écrit, sans distance aucune face à un tel personnage : « Maurice Thorez est séduit par la grande lueur qui s’est levée à l’Est avec la révolution bolchevique. » Une grande lueur ? Faut oser, quand c’est plutôt de longues et sanglantes ténèbres dont il faudrait parler…
Le 23 août 1939 ; l’Union soviétique et l’Allemagne nazie, assassinus assassinum fricat, signe un pacte de non-agression. Le Parti communiste s’aligne et distribuera même des tracts invitant l’ouvrier français à fraterniser avec lefeldgrau allemand.
Début octobre 1939, Thorez est appelé sous les drapeaux. Mais ses drapeaux, à lui, ce sont ceux de l’Union soviétique qui joue la boule à deux avec les nazis. Alors il déserte, le Maurice ! Et il s’installe à Moscou où il passera toute la guerre en peinard pépère.
En 1944, De Gaulle (dont on ne redira jamais assez qu’il œuvra la main dans la main avec les communistes, et pas seulement en France) gracie et amnistie le traître. Il le nomme même ministre d’Etat…
La même Annette Wieviorka écrit encore, toujours sans aucune distance : « Maurice Thorez, dont le nom figure dans l’espace public de nombreuses municipalités, a été une importante figure de la vie politique française. » Le scandale, c’est justement que le nom d’un traître s’affiche encore dans des lieux publics. Une importante figure de la vie politique française ? Non. Mais un porte-coton exemplaire du communisme aux centaines de millions de morts.Français, Thorez qui allait se faire soigner à Moscou dès qu’il avait un pet de travers (c’est dire s’il faisait confiance à leurs blouses blanches) ? Cela se discute.
Laissons la Filipetti (et, qui sait, Poutine, ex (?) colonel kagébiste) commémorer Thorez. Et concentrons-nous, cette année, sur ceux qui méritent qu’on ne les oublie pas : notamment saint Louis, sainte Jeanne de France, Anne de Bretagne, Déroulède, Mistral, Péguy, Alain-Fournier, Albert de Mun, ceux de 14-18. Et que leur Thorez reste à sa place. Dans les poubelles de l’Histoire.