Aurélie Filipetti détruit ! Et comme, il lui faut changer, pour se divertir, cette fois, elle fracasse la poste, le plus beau, le plus grand bureau de Paris: la poste de la rue du Louvre !
Un momument architectural, le seul bureau de poste parisien, ouvert 24 h sur 24, 7 jours sur 7!
Cet admirable bâtiment-îlot, dessiné par Julien Guadet, grand théoricien et enseignant des Beaux-Arts de la fin du XIXe, possède une structure composée de magnifiques nefs métalliques : des poutres treillis de 12 à 16 m de portée, reposant sur des piles de fonte. Ce dispositif aujourd’hui menacé était une prouesse technique lors de sa construction. Il s’agit d’ un bâtiment unique dessiné et réalisé par un maître dont le traité d’architecture est toujours la bible des étudiants.
L’architecte des bâtiments de France en charge du dossier de la Poste du Louvre vient de refuser le classement du monument. En fait, le directeur du patrimoine se défausse sur une décision des Bâtiments de France, lesquels n’ont rien à voir dans ce type de décision. Classer un bâtiment est une prérogative de la commission nationale des sites. Après étude préalable, l’architecte des bâtiments de France ne peut rendre qu’un avis sur les extérieurs du bâtiment et ne dispose d’aucun moyen juridique pour empêcher quoi que ce soit.
En août 2014, seront commémorés les 70 ans de la Libération de Paris. La poste du Louvre fut l’un des lieux symboliques de l’insurrection des Parisiens contre l’occupant allemand. C’est un monument de mémoire. Ce sont des paramètres historiques que le ministère de la Culture veut effacer. La résistance n’est plus du tout dans l’air du temps, pour preuve en 2014, Aurélie Filipetti fait célébrer Thorez le communiste-déserteur par son ministère.
Quand on sait que la poste du Louvre va entre autres céder la place à un hôtel haut de gamme, des boutiques de luxes, des bureaux….
On ne peut qu’en déduire que de grands intérêts financiers sont en jeu.
Il paraît que des projets comparables dans toutes les grandes postes de France. C’est tout le patrimoine édifié par la IIIe République qui risque de disparaître à plus ou moins long terme. De plus, toutes les administrations logées dans des monuments historiques du centre de Paris sont menacées d’opérations analogues dites de « valorisation ». Si l’on ne sanctuarise , par des protections appropriées, le grand patrimoine architectural français, les dégâts seront absolument considérables. Sans parler des répercussions économiques que feront peser sur les générations futures le passage généralisé à des régimes de location (ou assimilés) pour des administrations autrefois propriétaires de leurs locaux.
Quand on sait que la mission essentielle d’un ministre de la Culture est de protéger le patrimoine, quand on constate ce qui se passe chaque jour et partout en France… Il ne s’agit plus de s’inquiéter, il est urgent d’empêcher !
