Les dessous de « L’Affaire Taubira » : Anne-Sophie Leclere raconte

Chacun se souvient des déboires d’Anne-Sophie Leclere, ancienne candidate du Front National dans sa commune, que nous avions déjà rencontrée en janvier 2017, et qui a été littéralement piégée par les médias à l’issue d’un reportage diffusé sur France 2, coupable idéale d’une victime tout aussi idéale : Christiane Taubira. Anne-Sophie Leclere nous avait parlé de son intention d’écrire un livre, voilà qui est fait avec « L’affaire Taubira, La victime d’un piège médiatique à des fins politiques raconte« , publié aux éditions Godefroy de Bouillon.

« Vous avez décidé d’écrire « L’affaire Taubira, la victime d’un piège médiatique à des fins politiques raconte », publié aux éditions Godefroy de Bouillon, revenant sur la chronologie des événements déclenchés par la diffusion du reportage de France 2 « Envoyé spécial » en 2013. Qu’est-ce qui vous a amenée à vouloir écrire ce livre ?

En fait, je me suis mise à écrire mon livre sans intention de le faire publier, j’avais besoin d’écrire, pour ne rien oublier, uniquement pour moi, en quelque sorte cela a été une thérapie, et puis après réflexion, je me suis décidée. Finalement c’est une bonne idée, le livre permet aux personnes de bien comprendre ce qui s’est réellement passé. Maintenant ils ont les deux versions.
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Vous expliquez le déchaînement médiatique, puis judiciaire, dont vous avez fait l’objet. La première des sanctions fut cependant votre exclusion presque immédiate du Front National, alors que vous étiez en train de monter une liste pour les municipales de 2014 dans votre ville. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette décision ?
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J’ai toujours eu un goût amer sur cette décision, lors de mon passage devant la commission disciplinaire du FN, plus de la majorité du bureau était de mon coté ; malheureusement pour moi, la présidente du FN, Marine Le Pen, avait déjà pris sa décision : l’exclusion !!!
D’un autre côté je n’ai jamais reçu le courrier d’exclusion, uniquement un courrier de suspension. Le plus regrettable, c’est qu’elle n’a pas attendu la fin des procès pour prendre sa décision. Dans les statuts du FN, il est noté que je suis en droit de demander ma réintégration, puisque ma peine, au final, se solde à 3 000 euros avec sursis.
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La justice vous a au final condamnée à une peine d’amende avec sursis pour injure publique, vous relaxant des autres chefs d’accusation, après un long processus dont vous nous racontez les étapes dans votre ouvrage. Comment avez-vous fait face ces échéances sur le plan financier ?

Sur le plan financier, je dois dire que je m’en suis très bien sortie, grâce à l’association Entraide Solidarité, dont la présidente est Anne-Laure Blanc, c’est aux donateurs que je dois tout.

Votre témoignage ne laisse aucun doute sur le piège dans lequel on vous a enfermée. Diriez-vous que cela aurait pu être évité si vous aviez pu bénéficier de conseils en communication, voire d’une formation média comme le proposent la plupart des partis politiques à leurs cadres ou à leurs candidats ?

Je dois dire que j’ai effectué une formation de 2 jours de communication au siège du parti, à Nanterre, malheureusement les formations sont très longues, 8 heures assis à écouter, au final on en ressort fatigué, et on ne retient que très peu.

Vous avez rejoint le Front National en 2012, soit peu de temps avant d’être interviewée par les journalistes de France 2, avec les conséquences que l’on peut découvrir dans votre livre. Si c’était à refaire, accepteriez-vous de vous engager en politique ?

Oui, d’ailleurs je me présente pour les élections municipales de 2020 dans ma ville à Rethel, la politique est un besoin chez moi.

Il est aisé de croire que vous gardez de cette expérience une certaine amertume, ce que chacun est à même de comprendre. Avec le recul que vous avez aujourd’hui, à qui en voulez-vous le plus, suite aux épreuves que vous avez traversées ?

J’en veux à moi-même, j’aurais dû me méfier de cette journaliste, Séverine Lebrun. Elle a voulu créer « le buzz », tout a été gagné pour elle.

Nous recommandons bien entendu à nos lecteurs d’acheter votre livre, en premier lieu pour qu’ils comprennent les mécanismes du rouleau compresseur qui peuvent broyer des vies. Existe-t-il une autre façon de vous aider aujourd’hui ?

Pour m’aider aujourd’hui, faire un maximum de promotion pour mon livre, afin que les personnes qui n’ont que la version des médias puissent le lire, afin de comprendre ma personnalité, et peut-être changer d’avis. Être une « RACISTE » est une étiquette difficile à porter. »

 

Propos recueillis par Sébastien JALLAMION  pour Riposte laïque

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