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Comment être anticapitaliste aujourd’hui, à l’heure ou la gauche elle-même intègre l’avant-garde du libéralisme mondialisé ? Les ” gauchistes ” radicaux refusent encore de se convertir ouvertement au marché, mais ils n’ont plus grand-chose à voir avec les vieux socialistes. Au lieu de lutter contre les injustices économiques, ils préfèrent ” jouir sans entraves ” et deviennent le complément libertaire de la droite libérale. Un camp dérégule l’économie, tandis que l’autre dérégule les mœurs. La société de jouissance promue par Mai 68 représente la face festive et branchée de la société de consommation.
Charles Robin a milité au Nouveau parti anticapitaliste (NPA), avant de s’en éloigner. Il nous livre ici les raisons biographiques et intellectuelles qui l’ont amené à cette rupture, et les anathèmes auxquels il s’est du même coup exposé. Car la faction progressiste se montre très souvent sectaire. Plus elle oublie ses racines socialistes, plus elle ressent le besoin de se dire ” de gauche “, afin de mieux dénoncer toute pensée dissidente contre fasciste et révolutionnaire. Et elle se coupe ainsi des milieux ouvriers, qui constituaient autrefois sa base militante.
Après le succès de La gauche du capital, Charles Robin prolonge son analyse de l’impasse libérale-libertaire, à travers des témoignages personnels, des entretiens et des essais qui jettent un regard décapant sur la modernité. Pour rompre avec l’idéologie du marché, nous ne pouvons plus nous contenter de mettre la barre à gauche. Nous devons élaborer de nouveaux clivages et restaurer une authentique alternative socialiste. Sans quoi le Capital continuera de tirer les ficelles de l’agitation contestataire.
Charles Robin, né en 1986 à Béziers, est diplômé en philosophie et a enseigné à l’Université Paul Valéry de Montpellier. Il collabore notamment aux revues Krisis, Éléments, Rébellion et Perspectives libres.