The big short

La crise des subprimes aux Etats-Unis a été l’élément déclencheur d’une crise financière mondiale comme on n’en avait plus vu depuis les années trente, soixante-dix ans auparavant. Le monde de la finance a eu l’air de découvrir soudain que les crédits hypothécaires immobiliers accordés sans discernement aux acheteurs américains était une bombe à retardement qui a fait exploser l’économie américaine dès 2006 et a trouvé un retentissement mondial en 2008, notamment en Europe où nombre d’établissements bancaires se sont retrouvés en difficulté, mettant en danger l’économie d’un certain nombre de pays adhérents de l’Union.

Ce film raconte d’une manière remarquable comment une poignée de financiers perspicaces a anticipé cette crise en analysant les portefeuilles des fonds de placement américains détenteurs de ces créances douteuses et joué à la baisse sur l’écroulement du marché alors qu’une bulle spéculative s’était formée avec la complicité non seulement du système bancaire américain tout entier mais également celle des agences de notation comme Standard & Poor’s ou Moody’s qui ont tout fait pour retarder l’échéance en mentant effrontément au public.

Ce film est de la dynamite car il démonte tous les mécanismes qui lient les intervenants sur les marchés financiers et font que des cohortes d’intermédiaires se gavent pendant qu’à chaque bout de la chaîne, les emprunteurs d’un côté et les investisseurs finaux de l’autre, notamment les particuliers investissant dans les fonds de pension pour leur retraite, finissent par se retrouver à la rue pour les premiers — car dans l’incapacité de rembourser leurs emprunts après un licenciement ou un divorce — et ruinés de l’autre — car les économies de toute une vie on été engloutis dans des placements dont le risque réel leur a été dissimulé par les établissements financiers unis dans la même complicité.

Il confirme surtout de manière implacable que, d’une part, beaucoup d’établissements financiers responsables impliqués dans ces opérations aventureuses ont été renfloués par le contribuable américain car déclarés « too big to fail » (trop gros pour être faillis) par le gouvernement fédéral et que seuls quelques lampistes ont réellement été touchés par l’effondrement du marché et, d’autre part, qu’aucune mesure sérieuse n’a réellement été prise pour que les activités de marché des banques impliquées soient à l’avenir séparées de leurs activité de financement de l’économie.

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Or ce qui se passe aux States est susceptible de se reproduire demain dans le monde entier y compris en Europe, y compris en France, et le gouvernement socialiste le sait bien qui a fait adopter en catimini par ordonnance en date du 20 août 2015 une transposition des lois européennes qui autorisent le pouvoir politique, dès le 1er janvier 2016, à piocher dans les comptes des français détenteurs d’avoirs supérieurs à 100.000 euros déposés dans n’importe quelle banque pour la renflouer en cas de faillite, une fois les recours habituels épuisés.

Et il l’a fait sans qu’aucune mesure drastique n’ait été prise pour préserver les déposants des abus et des excès du lobby bancaire intervenant sur les marchés financiers mondiaux, c’est à dire sans obliger les banques à séparer leurs activités financières de leur activité de banque de détail.

Autrement dit, il peut se passer demain en France ce qui s’est passé à Chypre en 2013 où l’Etat à organisé la spoliation des déposants pour sauver son système financier et je peux vous dire, pour être allé sur l’île l’été dernier, que les Chypriotes en gardent un souvenir cuisant.

L’Etat italien est d’ailleurs actuellement empêtré dans le sauvetage de quatre banques locales pour éviter une spoliation des déposants en application de la directive européenne qui pourrait provoquer la panique et inciter les Italiens à retirer en masse leurs avoirs des banques…

Voilà pourquoi l’Europe est devenue un machin incontrôlable, une baudruche qui peut exploser à tout moment et ce que l’immigration incontrôlée ou l’Islamisme conquérant ne réussiront peut-être pas à faire, le TAFTA, avec la mondialisation de l’économie ou la prochaine crise financière qui s’annonce avec la baisse vertigineuse des prix du pétrole, y réussira probablement, car nombre de sociétés pétrolières investies dans l’extraction du gaz de schiste sont au bord du gouffre et les banques, souvent locales, qui les ont financées, également.

Bernard Campan – Riposte laïque

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