Le jour de Noël, 2 enfants perdront la vie suite à des maltraitances de la part d’adultes et, tragiquement, d’un père ou d’une mère, d’un beau-père ou d’une belle-mère ! Et 30, oui 30, durant les 15 jours de ces vacances de la célébration de la Nativité ! Qui s’en soucie ? Qui parle, qui dénonce ces actes ? Qui propose des mesures pour empêcher ces crimes des plus lâches ? Qui prend la défense de ces êtres sans défense qui, trop souvent, sont si jeunes qu’ils n’ont même pas conscience qu’ils risquent d’en mourir !
Oui, il arrive que nous — car je me sens coupable même si mes moyens ne sont qu’une plume virevoltant sur le Net -, nous, les adultes, en parlions — comme l’a fait le président de la République en visitant un foyer pour enfants maltraités — mais nous n’en parlons qu’après de trop nombreux autres drames tout aussi prioritaires alors que la maltraitance à enfants devrait être la priorité des priorités !
Oui, nous en parlons bien loin après, par exemple, les violences faites aux femmes et ce n’est pas, de ma part, un souhait de ne pas en parler également, mais pourquoi ce silence sur la maltraitance à enfants ? Alors qu’il y a six fois plus d’enfants qui sont massacrés par souvent le père ou la mère que de femmes qui meurent suite aux violences de leur compagnon (ou, tous les dix jours, un homme tué par sa compagne) ! Une femme tous les trois jours et six enfants en trois jours. Un enfant a six fois plus de risques de mourir qu’une femme : 130 femmes tuées et (bien « et » : je n’écris pas « contre » car ces drames doivent être additionnés et non opposés) 730 enfants. 730 enfants meurent chaque année de maltraitance. Outre leur mort — parfois une délivrance pour eux, car certains se suicident —, je ne veux pas imaginer le nombre d’heures, de jours, de semaines, de mois, d’années qu’ils ont passés à souffrir, en n’osant même pas se plaindre, en ignorant même qu’ils pouvaient appeler à l’aide, en ne sachant qu’ils pouvaient crier « Au secours ! »
Les associations d’aide à l’enfance maltraitée ont une voix qui porte moins loin, qui semble moins « dans le vent » que d’autres, celles qui défendent des adultes…
Pourquoi nos responsables, parlementaires, membres du gouvernement, Premier ministre, président de la République, n’écrivent-ils pas dans leur agenda : « Étudier d’urgence ce que je peux faire contre la maltraitance à enfants ! »
Quelles que seront les mesures, il y aura, malheureusement, toujours des enfants qui mourront dans d’atroces souffrances, d’autant plus atroces que ce sera un proche qui les leur administrera, et là, la perpétuité devrait être la condamnation imprescriptible. Mais quel que soit le nombre d’enfants sauvés, que ce ne soit qu’un seul ou que ce soient des centaines, ce sera une victoire sur le plus barbare, le plus lâche des crimes !
Souhaitons simplement que le Noël 2019 soit — statistiquement — moins endeuillé que la célébration de la Nativité 2018…
Jacques Martinez – Boulevard Voltaire