Une sortie scolaire (dans le cadre de la préparation au baccalauréat) qui ne passe pas chez certains parents d’élèves du Morbihan (notamment ceux du lycée Jeanne d’Arc de Pontivy). Jeudi 17 et vendredi 18 novembre, plusieurs lycées du département ont ainsi envoyé leurs élèves de terminale assister à la représentation de la pièce « Les armoires normandes » interprétée par la « troupe » d’«Art» Contemporain « Les Chiens de Navarre ».
Voici comment le théâtre de Lorient présente la pièce : Tout commence avec un Christ – sanguinolent cela va de soi – qui a le vertige sur sa croix et prend la pose comme dans les tableaux de grands maîtres. Tout s’achève sur un sirtaki de deux grandes bêtes à poil long au beau milieu d’une dune de sable. Les Chiens de Navarre sont de retour et s’attaquent cette fois-ci à l’amour. Comme d’habitude, tout s’enchaîne sans continuité narrative et avec l’esprit fellinien. Un célibataire qui voudrait être heureux, des couples interviewés façon télé réalité, une rencontre, un mariage… Les Chiens rient de l’amour et de ses compromissions dans un spectacle qui varie les dispositifs scéniques. Inventifs, transgressifs, corrosifs, Les Chiens ont procédé comme d’habitude par improvisations au plateau pour créer un spectacle hilarant – c’est sûr – qui nous laisse aussi démunis qu’attendris face à nos faiblesses.
La pièce débute par une scène où l’on voit Jésus Christ, ensanglanté, sur sa croix, expliquer qu’attendre 2000 ans comme cela, c’est chiant. « Ça fait deux mille ans que ça dure, c’est pas toujours marrant je vous le dis, et tout ce sang, ça colle ! » explique l’acteur.
La suite est un enchaînement de scènes vulgaires, sur le thème de l’amour et des relations de couples adultes, c’est à dire à mille lieux des préoccupations de lycéens de 16 à 18 ans. Voici comment Le Point décrit la troupe « Les Chiens de Navarre » : « Sur les tendances à la mode, les faussetés de comportement, les trucs qui tournent rond avec des roues carrées. Ils causent de tout, aucun respect pour rien, dégueulent et pètent en scène, se touchent le zizi, se roulent dans la boue, s’en prennent aux spectateurs.».
La pièce contient également des allusions politiques – ce qui n’est pas sans interroger sur le devoir de neutralité de l’Education nationale : « Faisant rire avec notre quotidien et avec l’actualité brûlante (le moral en berne des Français, la montée du FN), ils cultivent aussi un humour extraterrestre – dans le sirtaki final « au poil » (on n’en dira pas plus). Les gags grivois, trash, enchaînés à un rythme d’enfer font mouche à chaque fois. Seule la scène de divorce, moins bien écrite, fait flop – reposant les zygomatiques.» explique le journal Les Echos.
On retrouve aussi le personnage d’Adam qui se plaint de sa solitude tout en déféquant sous un cocotier et finit par se tirer une balle dans la tête.
Une maman nous a affirmé que durant la pièce, certains acteurs miment la sodomie, d’autres écartent leurs fesses sous le nez du jeune public. « Ce qui est inacceptable judiciairement devant des enfants mineurs, devient accepté, et même encouragé par l’Education nationale, sous le masque d’une prétendue culture qui n’en est pas une, c’est scandaleux » nous déclare la maman d’un élève, qui n’était pas au courant du contenu de la pièce.
A noter qu’en 2015, la mairie de Paris a accordé une subvention de 10 000 euros à la troupe pour ce spectacle tandis que le théâtre de Lorient, qui a programmé la pièce, a reçu la bagatelle de 197 500 euros en subvention de la mairie de Lorient, pour la première moitié de 2016 et 822 500 euros pour le deuxième semestre 2016.
« On peut sans doute rire de tout, mais pas avec n’importe qui, surtout pas des enfants mineurs » nous écrit un autre parent d’élève scandalisé, qui n’a par ailleurs « pas trouvé cette pièce drôle, mais vulgaire, politiquement correcte, ronflante. Ça n’est pas du théâtre ça ! C’est tout ce que vous voulez mais pas du théâtre. ».
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