Les pubs de l’Etat islamique!

Suite à la diffusion, dans la nuit de mercredi à jeudi, par la province syro-irakienne de l’organisation État islamique (EI), Wilâyat al-Furât, d’une troisième vidéo faisant l’éloge des attentats de Paris, la menace de nouvelles attaques en Occident, et notamment aux États-Unis, est prise au sérieux. La vidéo met en scène des jihadistes de l’EI se félicitant des attaques du vendredi 13 novembre qui ont fait près de 130 morts et plus de 350 blessés à Paris. Un montage dans cette vidéo laisse penser que Times Square, place emblématique de la ville de New York, pourrait être ciblée.

Interrogé par l’AFP sur des menaces qui avaient déjà circulé lundi dernier, John Brennan, directeur de la CIA, a affirmé que l’EI a probablement d’autres opérations semblables aux attaques de Paris en préparation.
 « Je ne considère certainement pas » ces attaques comme « un événement isolé », a-t-il dit devant un cercle de réflexion à Washington. Ce jour-là, une alerte à la bombe à Harvard, près de Boston, avait déclenché l’évacuation des quatre bâtiments du campus, faisant craindre que les menaces aient véritablement été mises en application.

La production de vidéos menaçant l’Europe, les États-Unis ou la Russie n’a absolument rien de nouveau. Déjà au cours des années 2014 et 2015, de nombreuses productions de cette nature ont circulé sur les réseaux sociaux. En novembre de l’année dernière, trois membres français de l’EI enjoignaient leurs compatriotes « d’attaquer la France par tous les moyens possibles ». Le 15 janvier 2015, déjà, après les attentats contre Charlie Hebdo, une vidéo postée sur le compte Twitter d’un jihadiste avait menacé la Belgique, la France, l’Allemagne et la Suisse de nouvelles attaques terroristes. Aujourd’hui, cependant, quelque chose a changé. Ce ne sont pas les vidéos de l’EI, dont les codes de communication restent les mêmes, mais la perception que le monde en a.
François-Bernard Huyghe, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), déclare à L’Orient-Le Jour que « tout acte terroriste est un acte publicitaire ». « Ils veulent que tout le monde sache. L’objectif est de créer un impact psychologique bien supérieur à l’impact militaire, et ce à travers une mise en scène maximale de ces actes », explique-t-il. Des attentats de cette ampleur, au cœur de l’Europe, semblent justement leur offrir cette portée médiatique considérable.
En effet, « on serait bien stupides de ne pas prendre les menaces de l’EI au sérieux », ajoute-t-il, surtout après les attentats de vendredi dernier. Seulement le dilemme est entier, car accorder autant d’attention à l’EI ne peut revenir qu’à renforcer sa propagande et lui apporter cette publicité tant recherchée. Plus il y a de peur, plus l’attention portée au terrorisme augmente et plus il gagne en capacité de nuisance.

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