Islamistes et politiques, ces “rigolos” très inquiétants!

 

Il aura fallu le massacre de 130 innocents et plus de 200 blessés pour que, de droite comme de gauche, nos Bisounours d’élus, « spécialistes » et « conseillers » compris, découvrent le fanatisme salafiste, l’horreur, le sang, les blessures de guerre, les bombes humaines – autrement dit la vraie vie, la guerre que nous mène Daech…
Ils découvrent que nos frontières, qui d’ailleurs n’existent plus, sont des passoires.
Qu’il y a de gros trous dans le gruyère, des failles dans nos services de renseignement et que les « collègues » européens jouent perso.
Que nous avons, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, depuis bien longtemps déjà, au moins depuis la dissolution des RG et de la DST (Nicolas Sarkozy), quasiment abandonné le terrain (infiltrations, indicateurs) au bénéfice de l’informatique sans être pour autant au niveau. Voilà pourquoi je trouve particulièrement déplacée, indécente, gonflée la sortie dans Valeurs actuelles des deux anciens flics de Nicolas Sarkozy, Frédéric Péchenard et Bernard Squarcini, aujourd’hui dans le civil mais toujours proches de l’ex.
Que les valeurs de la République, définitivement abandonnées depuis la guerre d’Algérie par la gauche puis la droite et, du coup, récupérées au fil des ans par le FN, avaient un sens. Qu’il y a peu de temps encore, agiter un drapeau tricolore et chanter « La Marseillaise » était considéré comme fascisant. Depuis la tuerie des innocents, c’est devenu un acte de résistance ; boire un coup en terrasse aussi, d’ailleurs…
Que le service militaire, supprimé par Jacques Chirac, avait du bon, qu’il permettait dans bien des cas un brassage des jeunes, une remise à niveau, une évaluation, un suivi, une échappatoire pour les jeunes des « quartiers » et qu’il ne serait peut-être pas inutile de le remettre sur les rails et au goût du jour. C’est d’ailleurs plus ou moins la proposition de loi que va présenter Xavier Bertrand.

Que les terroristes islamiques radicaux sont chez eux chez nous tout simplement parce qu’ils sont français, que ces jeunes hommes et femmes naviguent comme des poissons dans l’eau dans certaines villes de France, banlieues, quartiers, arrondissements parisiens, mais jamais à Neuilly.
Qu’en matière d’immigration clandestine ou non, le foutoir est national, qu’il ne date pas d’aujourd’hui, qu’il est la porte ouverte à tous les trafics (armes, drogue) sur fond de misère humaine… Que dans certains quartiers, à Marseille par exemple, les jeunes Français d’origine maghrébine s’entretuent à la kalachnikov pour la maîtrise d’un territoire.
Cela étant dit, l’expédition de ces tueurs fanatisés, abrutis et, pour certains, camés démontre dans la méthode – et c’est l’aspect le moins inquiétant – le côté inorganisé, bordélique, amateur : portable jeté dans une poubelle proche du Bataclan, voitures abandonnées avec armes, bagages, munitions, ticket de parking, kamikazes qui se font exploser presque tout seuls comme ce fut le cas aux abords du Stade de France… Véhicules loués en noms propres, échanges téléphoniques fréquents, avec des « frères et sœurs » du quartier ou restés au bled parfois sur écoute pour trafic de drogue, planques peu ou pas sécurisées, louées à de petits truands susceptibles d‘être fliqués.
C’est rassurant et inquiétant à la fois.
Rassurant parce qu’ils devraient être, du coup, faciles à repérer, à pister, à appréhender avant le passage à l’acte. Inquiétant parce que ces tueurs abrutis n’ont pas été repérés et qu’il aura fallu que les services secrets marocains s’en mêlent pour identifier Abaaoud en France.
Que se serait-il passé, que se passera-t-il demain si ces tueurs s’organisaient comme des professionnels façon services secrets ou grand banditisme ?
Jacques Tillier – Boulevard Voltaire

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