Quentin Le Brun, Maxime Heuchard… C’est comme dans les guerres d’antan. Avant l’assaut, une bonne préparation avec l’artillerie s’imposait. Les anglo-américains nous ont montré qu’ils suivaient la même méthode à chacune de leur entourloupe. Avant l’action proprement dite, une préparation minutieuse par l’artillerie médiatique est mise en place. Et ce qui se passe avec les terroristes français y ressemble beaucoup.
Tout le monde, du président Hollande au berger perdu dans sa montagne, savait qu’il y avait des djihadistes français en Syrie et en Irak. Il était notoire qu’ils n’étaient pas en reste pour commettre toute sorte de crimes qui défient l’entendement. Peut-être savait-on moins qu’il y en avait plus qu’on ne le croyait qui se prénommaient Maxime ou Michael, au lieu de Mohamed ou Kader.
Ces prénoms bien ‘’Souchiens’’ semblent voulus. Déjà, des études ou des pseudo-études avaient été lancées en France pour redessiner le profil du parfait djihadiste. Surprise ! Ils ne sont plus exclusivement, ni même majoritairement musulmans descendant d’immigrés. Ceux-là ne représenteraient plus que 10%.
Selon Le Figaro.fr dans un article paru le 19 Novembre : « Issus de classes moyennes, de familles athées, souffrant de dépression, le portrait-robot que dresse le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam dans un rapport tranche avec les idées reçues ». Le journal en ligne donne des chiffres. 67% des djihadistes sont issus des classes moyennes, les banlieusards étant relégués à la dernière place avec leur 16%, derrière les classes socioprofessionnelles supérieures (17%). Pour cette fois, la racaille est priée de se faire oublier. Les musulmans aussi, puisque 80% des terroristes ont des parents qui se disent athées. Fini les mosquées recruteuses, qui tendaient à faire passer les policiers français pour des incapables, puisque malgré leur vigilance, des centaines de candidats terroristes se faisaient embaucher par des barbus dans ces lieux plus surveillés que la Banque de France.
Quelle que soit la réalité de la composition des djihadistes français au Moyen-Orient, la brusque apparition de ces vidéos synchronisée avec les ‘’études statistiques’’, les unes confirmant les autres, les images renforçant les écrits, ressemble à du déjà-vu. On pourrait se demander pourquoi ces djihadistes, qui étaient restés discrets pendant 3 ans, ont tout d’un coup éprouvé le besoin de fanfaronner devant les caméras. Un besoin subit de notoriété ? On pourrait également se demander pourquoi le sentiment de danger national semble plus important pour les medias, alors que rien n’a changé si ce n’est leur connaissance des prénoms de quelques terroristes. Un Maxime serait-il plus dangereux qu’un Mohamed ?
Tout ceci n’est peut-être destiné qu’à maintenir le climat habituel de peur, mais le changement de cap concernant la nature du djihadiste est trop brutal pour qu’il soit anodin. Certains lorgnent déjà sur Internet qui, selon eux, a remplacé les mosquées. A ce propos, Le Figaro.fr nous donne une information qui ne manque pas de sel : « Internet est le mode de recrutement privilégié, pour ne pas dire essentiel, des djihadistes, dans près de 91% des cas ». Comment ont-il fait pour avoir ce chiffre, ne connaissant même pas le nombre de français en Syrie et en Irak ? Peut-être qu’un enquêteur y a été envoyé et a interrogé un échantillon représentatif entre deux bombardements de l’aviation syrienne.
Qu’internet soit la première cible de ces manigances, tous les internautes s’y attendent. Mais n’y aura-t-il que cela ?