L’île aux fleurs (1989)

Douze minutes ; c’est le temps durant lequel nous suivons le parcours d’une tomate, depuis sa production dans la plantation de M. Suzuki, jusqu’à son point d’arrivée, décharge publique de l’île aux Fleurs.

Ce court métrage brésilien de Jorge Furtado pointe quelques vérités essentielles sur l’interdépendance, base de notre civilisation. Sur un thème grave, narré avec humour, il dénonce les injustices de la mondialisation, principalement pour les individus » laissés sur le carreau ».

500 tonnes d’ordures ménagères sont produites chaque jour dans les grandes villes telles que Porto Alegre. Ces ordures sont mises pour celle-ci sur l’île aux fleurs. De nombreux porcs peuplent également l’île. Des employés sont là pour séparer les ordures organiques qu’ils jugent bons pour les porcs, ce qui est jugé inadéquat est laissé aux habitants des bidonvilles.

Ce petit chef-d’œuvre d’humour et de créativité  est un film de commande. En 1989, Jorge Furtado est chargé par l’université de Rio Grande do Sul de réaliser une vidéo sur le traitement des déchets. Choqué par ce qu’il découvre tout près de chez lui (il vit à Porto Alegre), il met huit mois pour écrire un scénario auquel il donnera cette forme étonnante, inattendue, sardonique, comme si, pour lui, la dérision était le seul moyen d’avancer face à une réalité à ce point tragique et honteuse.

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