La lecture des commentaires sur Boulevard Voltaire dès qu’un article évoque la foi catholique est riche d’enseignements. Dans une tradition bien pagano-marxisto-révolutionnaire, les lecteurs se précipitent sur « l’opium du peuple » et c’est à qui écrira le plus d’insultes : pédophile par-ci, ami imaginaire par-là, etc. J’y détecte – qu’on me pardonne – un manque de réflexion et un manque de formation. Il reste en France environ 4 % de catholiques pratiquants. 1 Parmi ce petit nombre, la proportion de ceux qui savent répondre correctement aux questions simples du catéchisme est encore plus réduite. Que dit le dogme de l’Immaculée Conception ? (Réponse ici) Jésus est-il vraiment ressuscité ou est-ce une allégorie ? (Réponse là) Que se passe-t-il lorsque le prêtre élève l’hostie au cœur de la messe ? (Wikipedia, ici) Etc.
La culture catholique – en même temps que la foi du même nom – est passée par pertes et profits. Deux mille ans de sagesse, de philosophie chrétienne, de génies tels que saint Thomas d’Aquin ou saint Augustin, d’âmes extraordinaires telles que la petite sainte Thérèse, sont oubliés à la fois par les bobos new age et par des bouledogues vociférateurs qui n’ont comme philosophie que « Marine, vite ! », ce qui est un peu limité, vous l’avouerez.
Curieusement, ce sont ces mêmes énervés qui se plaignent de la présence de plus en plus pressante de l’islam, intrinsèquement conquérant depuis sa naissance.
Il ne s’agit pas, ici, de dire « Vous avez rejeté le christianisme, vous aurez donc l’islam », comme on dirait à un enfant « Mange ta soupe, sinon… » Il s’agit simplement de rappeler que l’Homme est spirituel et qu’un vide créé par une absence se voit vite rempli d’une autre présence. Les républicains ont compris assez tôt que pour vaincre le catholicisme, il fallait le remplacer non par un vide mais par une autre religion : la république maçonne déifiée. On connaît bien l’explication longue qu’en donna jadis Vincent Peillon.
La foi chrétienne est un trésor. Ceux des Européens qui vomissent dessus sont victimes d’un manque de formation. Et la principale coupable en est l’Église elle-même. L’Église des années 1970-90, incapable d’enseigner, incapable de s’aimer elle-même, l’Église mollassonne qui n’avait d’autre perspective que les Hommes, oubliant le Ciel, cette Église-là a scié la culture sur laquelle elle était posée.
Alors oui, bien sûr, on me rétorquera qu’être catholique, c’est aussi obéir au pape. Et l’on sait qui est pape aujourd’hui : un gaucho (dans le sens argentin du mot, bien entendu) qui déteste les vieux Blancs européens, un collabo du syncrétisme religieux, un jésuite destructeur (pléonasme). Comment, donc, être catholique sous un tel pape ? La réponse va pourtant de soi : c’est précisément lorsque la tempête fait rage qu’on doit être le plus solide possible. Être catholique, mettre ses pas dans ceux du Christ, ça n’a jamais été une promesse de confort. C’est même l’inverse. Notre job n’est pas de critiquer le pape, qui passera, mais de nous former, beaucoup, intensément, et de former les autres.
J’y tiens : il y a en Europe, et singulièrement en France, un manque important de formation chrétienne. Croyez-vous que l’Europe que nous aimons et que nous sommes en train de perdre s’est construite sur une vague superstition ? N’avez-vous pas l’humilité de comprendre que le christianisme – qui est de raison comme il est de foi – est beaucoup plus que nos « racines », mais qu’il est nos artères, nos veines, et qu’on lui doit bien de se replonger dans ses livres, l’héritage de ses saints, sa culture ?
Français patriote, tu n’arriveras à rien par le paganisme, qui te poussera au suicide. Réfléchis, pose-toi un instant et regarde la foi de tes ancêtres. C’est par elle qu’ils ont construit ce monde que tu aimes. Et n’oublie pas, le Christ est VRAIMENT ressuscité. Ce n’est pas une allégorie.
Notes:
L’expression « catholique non pratiquant » me fait d’ailleurs toujours rire : imagine-t-on un « végétarien non pratiquant » ?