Pierre Martinet, un ancien de la DGSE Service Action, aujourd’hui reconverti dans la prévention et la gestion des risques en France et à l’international, a accordé un entretien sans langue de bois à Lyon Capitale. Interrogé sur l’attentat de Nice et plus globalement sur la menace terroriste qui pèse sur la France, cet expert dénonce le manque de courage des politiques face à ceux qui nous ont déclaré la guerre.
Voici quelques extraits :
“Ils (ndlr : les policiers) ont du 9 mm : sur un pare-brise, on l’a vu contre le camion à Nice, ça ne sert à rien. Si les primo-intervenants étaient équipés d’HK G36, des fusils d’assaut comme la BAC, ça aurait pu changer les choses. On fustige toujours les Etats-Unis sur cette question, sauf que eux sont en menace permanente et que les policiers sont équipés d’armes lourdes.”
(…)
“L’ennemi, c’est l’islamisme radical, oui. C’est le seul qui l’a dit dans un gouvernement en activité. Les autres parlent de terroristes. Mais si vous ne les nommez pas clairement les choses, c’est la porte ouverte à toutes les stigmatisations et à tous les amalgames. Quand Cazeneuve parle de mosquées radicales, ce n’est pas dire « islamisme radical ». Aujourd’hui, les islamistes radicaux imposent leur vision de l’islam en tuant au nom d’Allah. Ils nous considèrent comme des mécréants et des kouffars, des infidèles : soit on se convertit, soit on est tué.”
Pierre Martinet évoque aussi ces militaires de la force Sentinelle qui étaient présents aux abords du Bataclan et ont eu pour ordre de ne pas ouvrir le feu : “Les militaires ont eu pour ordre de ne pas ouvrir le feu, vous rendez-vous compte ? Nos militaires n’ont pas de mission claire. Ils sont là pour rassurer la population. Ça ne sert à rien s’ils ont pour ordre de ne pas intervenir, à rien. On doit leur dire clairement d’ouvrir le feu face à l’ennemi. Il faut un changement dans les ordre à donner.”