Les espaces désertifiés du territoire français, l’Ardèche en particulier, sont le théâtre d’un « retour à la terre », exprimant pour certains le refus des contraintes liées au système économique libéral et à la société urbaine et de consommation, ou pour d’autres des aspirations écologiques et le besoin de changer de cadre de vie.
Dans ce film de 52 mn, produit par le CHS, et réalisé par Jeanne Menjoulet, l’historienne Catherine Rouvière, auteur de l’ouvrage “Le retour à la terre – L’utopie néo-rurale en Ardèche depuis les années 1960, paru aux P.U.R., développe quelques thématiques étudiées dans son ouvrage. Les différentes vagues de néo-ruraux, des hippies du début, aux néo-ruraux d’aujourd’hui, en passant par la vague la plus nombreuse, de la seconde partie des années 1970 (symbolisant un « déplacement de l’utopie ») sont aussi analysées, ponctué d’extraits de témoignages ou de films d’archives. Sont ainsi décrits par l’auteur les rapports parfois conflictuels entre les néo-ruraux et les habitants “autochtones” (choc de cultures et de valeurs, en particulier dans le cas de la vague hippie), l’exemple du conflit autour de la chasse (aux sangliers notamment) montre également les enjeux sous-jacents de ce type de conflits.
Les modes d’intégration des néo-ruraux qui incluent l’engagement dans le syndicalisme et l’engagement dans la politique locale constituent un autre axe d’analyse, ainsi que l’apport fondamental des néo-ruraux à l’économie et la vie locale (notamment en termes démographique, et par leur approche intégrée, allant de la production à la commercialisation, leur permettant de travailler sur de petites surfaces). Au-delà de l’échelle locale du département de l’Ardèche et de la région Rhône-Alpes, cette histoire permet de dégager la signification et la portée de ces migrations au plan national.