Comme nous avons l’habitude, sur Boulevard Voltaire, de dénoncer l’irénisme de certains clercs face à la question islamique, ne boudons pas notre plaisir à la lecture d’un entretien accordé à la revue de l’Aide à l’Église en détresse par Mgr Désiré Tsarahazana, archevêque de Toamasina et président la Conférence des évêques de Madagascar, qui sera créé cardinal par le pape François le 29 juin prochain. À l’image de certains de ses confrères, y compris en France, l’homme d’Église ne mâche pas ses mots.
La Grande Île, Madagascar, est mal connue en France, bien qu’elle ait été une colonie française jusqu’en 1960, qu’on y parle notre langue et que les chrétiens y soient nombreux. Située au sud-ouest de l’océan Indien, à proximité des Comores d’un côté, de l’Afrique de l’Est de l’autre, elle semble confrontée au même phénomène que l’Europe. C’est, en tout cas, ce que dit l’archevêque.
« C’est une invasion ! Avec l’argent des pays du Golfe et du Pakistan on achète les gens : il y a des jeunes qui vont étudier en Arabie saoudite et quand ils reviennent à Madagascar, ils exercent les fonctions d’imam. Nous avons organisé une réunion avec les imams pour leur exposer nos préoccupations, et l’un de ces imams était un ancien séminariste. […] Par exemple, dans le nord, ils donnent de l’argent aux femmes pour qu’elles portent le voile intégral, la burqa, dans les rues, afin de donner de la visibilité à l’expansion de l’islam dans le pays. Et quand la nuit est tombée, les femmes remettent leurs robes normales. »
« Dans mon diocèse, ils construisent des mosquées partout… bien qu’il n’y ait pas suffisamment de musulmans. Il existe un projet qui consiste à construire plus de 2.600 mosquées à Madagascar. »
Et le reste est de la même eau… Qu’on n’aille pas prétendre que cet homme est raciste, islamophobe ou quoi que ce soit d’autre. Il constate, comme tout un chacun, en pasteur attentif à ses ouailles, et s’inquiète de cette islamisation. Le pays est gigantesque et sous-peuplé. Il comporte de nombreuses ressources naturelles peu exploitées, et la population y vit pauvrement. Un terrain idéal pour la propagation d’un islam financé par les pays du Golfe, qui s’attaquent désormais aux paysans pauvres, en sachant bien que l’attrait de l’argent et d’une certaine forme de développement servira les desseins des monarchies pétrolières.
Mgr Tsarahazana sait sans doute que l’islam a asséché toute culture, stérilisé les civilisations et porté le fer et le feu partout où il s’est trouvé suffisamment fort pour prendre l’ascendant sur les autres religions. Ce n’est pas encore le cas à Madagascar, et ce ne sera sans doute pas le cas dans un proche avenir. Mais on comprend, à le lire, qu’il craint une subversion progressive, insidieuse et rapide par les disciples de Mahomet. Qui, comme souvent, mêlent d’honnêtes et respectables musulmans incapables de faire du mal à une mouche et des éléments radicaux discrets mais actifs.
La parole de ce prélat n’est qu’une voix dans le désert. Et Madagascar n’est pas la France. Puisse-t-il au moins servir d’exemple à nos évêques qui, dans leur grande majorité, restent frappés d’hypnose face à cette civilisation conquérante, et incapables de tenir une parole publique marquée du sceau de la lucidité. Parce qu’il paraît qu’en privé, leurs analyses sont nettement plus clairvoyantes. Que ne les expriment-ils pas, avec les nuances nécessaires dans notre société « tolérante » ?
Mgr Tsarahazana est courageux. Peut-être du bois dont on fait les martyrs. Ne lui souhaitons pas cela. Souhaitons simplement que le futur cardinal fasse des émules chez nous.
François Teutch – Boulevard Voltaire