Le président-directeur général de Radio France est soupçonné d’avoir favorisé des contrats, avec des sociétés de conseil en communication, à l’époque où il présidait l’Institut National de l’Audiovisuel (INA).
Selon l’AFP, l’actuel PDG de Radio France Mathieu Gallet est soupçonné de favoritisme, dans des contrats passés entre 2010 et 2014, alors qu’il présidait l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Il sera jugé devant un tribunal correctionnel le 16 novembre prochain. Le montant total des contrats visés par l’enquête préliminaire s’élève à 428.000 euros, a précisé le parquet.
Fin mars, le Canard enchaîné pointait déjà les lourdes dépenses de Mathieu Gallet à l’INA. Selon l’hebdomadaire, il avait dépensé plus d’un million d’euros en frais de conseils et 125.000 euros pour décorer et rénover ses deux bureaux, l’un au siège de l’INA à Bry-sur-Marne et l’autre dans une antenne à Paris.
Dans de précédentes révélations, le Canard enchaîné évoquait déjà l’absence d’appel d’offres pour certains contrats. Fin mars, le journal affirmait que l’actuel PDG de Radio France a engagé pour 90.000 euros par an – sans appel d’offre- un expert pour gérer son image. Ce conseiller n’est autre que Denis Pingaud.
La direction de Radio France assurait que ce contrat était légal : “Il n’a pas été nécessaire de passer un appel d’offres pour ce contrat, car il a été conclu en juin 2014 pour un an, après avis de la direction des affaires juridiques”. De plus, “il remplaçait deux contrats de conseil de la précédente présidence (Jean-Luc Hees, ndlr) d’un montant équivalent”, ajoutait une porte-parole de Mathieu Gallet précisant qu’au bout d’un an, ce contrat sera remis en concurrence”.
Une enquête de l’Inspection générale des Finances sur Radio France, dont les conclusions ont été rendues en avril, a blanchi Mathieu Gallet sur ce point. Selon le rapport, ce contrat “de gré à gré” n’est “inhabituel pour Radio France, ni par son contenu ni par ses modalité de passation”.
Libération assurait que Mathieu Gallet a demandé à son arrivée de faire changer les sièges en cuir beige de la voiture de son prédécesseur, Jean-Luc Hees, achetée en mai 2010. L’opération étant trop coûteuse, une Peugeot 508 neuve lui a été fournie, expliquait le quotidien. Libération précisait également que le patron de Radio France a pris ses fonctions dans la Maison ronde avec son chauffeur de l’INA, alors que la présidence de Radio France disposait de trois chauffeurs.(…)
A la mi-mars,le Canard enchaîné a révélé que la rénovation du bureau de Mathieu Gallet et de ses annexes a coûté 100.000 euros à Radio France. Le lendemain, le 19 mars, la maison de la radio s’apprêtait à vivre un mouvement de grève historique, qui a duré près d’un mois. Pour ces travaux de rénovation, 34.500 euros étaient prévus initialement. Le dépassement s’explique notamment par la restauration de “boiseries précieuses en palissandre” qui ornent une partie des murs du bureau de Mathieu Gallet, détaillait le journal satirique, reproduisant un document interne à l’entreprise publique.
Dans les conclusions de son enquête, l’Inspection générale des Finances a également blanchi Mathieu Gallet sur ce point. Elle a conclu que ces dépenses “ne présentent pas de caractère abusif”. “Aucune des dépenses examinées, du président ou d’un membre du Comex (comité exécutif, ndlr), ne présente de caractère anormal ou disproportionné par leur nature ou leur montant”, stipule l’IGF.
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