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Il y eut un temps où le monde était prodigue en héros. Parmi ces héros, il y en avait qui surclassaient les autres, devenant des hommes à part entière, pleinement accomplis, si diminués fussent-ils physiquement. Voyez Blas de Lezo, né en 1689, mort en 1741. Au combat naval, il perd une jambe à 15 ans, un œil à 18, un bras à 25. Jamais il ne perd rien de sa foi, ni de son courage, ni de sa ruse. Le roi d’Espagne l’enverra partout où la situation exige une personne d’exception. Blas de Lezo combat les pirates sur les côtes ouest de l’Amérique du Sud, les Barbaresques sur les côtes nord de l’Afrique, les Anglais partout où, protestants, ils s’opposent à l’Europe catholique.
Quand l’amiral Vernon veut s’emparer de la clé du commerce espagnol dans les Antilles, Carthagène des Indes et son port, c’est à la tête d’une force de débarquement telle qu’il doit logiquement écraser la petite ville. Sur le papier. Si elle était défendue par un autre homme que Blas de Lezo. Vernon y prendra une telle claque en 1741 que parler de cette défaite sera considérée comme un délit en Angleterre. De nos jours les historiens anglais la minimisent, voire la passent sous silence.
Les pirates avaient surnommé Blas de Lezo « Patapolo » (patte de bois) et « Medio-Hombre » (demi-homme). Ces sobriquets ne l’empêchèrent pas de les mater. La dérision ne l’emporta pas sur la valeur.
• Philippe Régniez, Blas de Lezo, « El mayor Heroe de todos los tiempos », Editions de la Reconquête, 90 pages, 20 euros.
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