Les intérêts financiers derrière le dépistage de la trisomie 21

Une société de médecine prédictive, créée en 2014, exhorte la France à valider un nouveau test de dépistage prénatal des enfants trisomiques. La Fondation Jérôme Lejeune invite les pouvoirs publics à s’interroger sur les intérêts financiers qui sous-tendent cette démarche et sur la dimension eugénique qu’elle véhicule.
A l’occasion d’un colloque à Montpellier vendredi dernier, la société française de médecine prédictive et personnalisée (SFMPP) a demandé aux pouvoirs publics d’adopter un nouveau test dans le dispositif actuel de dépistage prénatal. Ce test permet l’évaluation du risque de trisomie 21 avec une capacité de ciblage supérieure à celle des outils actuels, ce qui conduirait à diminuer le recours à l’amniocentèse, sans cependant la remplacer, contrairement à ce qui est avancé dans les messages simplistes des promoteurs du test. La SFMPP demande aussi son remboursement par la sécurité sociale.
Lancée sur le marché américain depuis 2010, cette technique arrive en Europe et draine avec elle des intérêts financiers colossaux, comme le démontre Jean-Marie le Méné, Président de la Fondation Jérôme Lejeune, dans son dernier livre Les premières victimes du transhumanisme (éditions Pierre-Guillaume de Roux).

Dépister la trisomie 21 : ça rapporte

La Fondation Jérôme Lejeune s’interroge sur les conflits d’intérêts en jeu, en remarquant la présence à ce congrès d’intervenants et de sponsors liés à la commercialisation du nouveau test :

– le laboratoire Roche, sponsor du congrès, est propriétaire d’Ariosa Diagnostics qui commercialise le test de dépistage prénatal HarmonyTM.

– Multiplicom, sponsor du congrès, commercialise Clarigo, un nouveau test de DPNI « low-cost » (250 €). Le docteur Hanna Aïssaoui, intervenante au congrès, est directrice de l’équipe Multiplicom en France.

– Illumina, sponsor du congrès, est une société spécialisée dans le séquençage de l’ADN. Et détient une grande part du marché des machines de séquençage.

– Dr François Jacquemard : intervenant au congrès, gynécologue-obstétricien, coordonnateur du centre pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal de l’Hôpital américain de Paris, a déjà pratiqué plus de 5 000 DPNI avec les firmes Sequenom et Cerba qui commercialisent le test.

Dans son communiqué du 17 juin, la SFMPP indique que « les enjeux économiques sont très importants ». C’est peu de le dire : Jean-Marie le Méné souligne dans son livre que le « marché » du dépistage de la trisomie 21 a été estimé à 1 milliard d’euros / an par le CCNE (Avis du 25 avril 2013).
Pour Jean-Marie Le Méné :

« On comprend pourquoi les promoteurs des tests déploient un lobbying actif. On comprend moins l’engouement avec lequel cette information a été relayée, alors que cette nouvelle technique va achever l’éradication des enfants trisomiques avant leur naissance. C’est le véritable enjeu de cette nouvelle technique : elle aggrave la dimension eugénique du dépistage prénatal de masse pratiqué en France depuis 20 ans. L’humanité des personnes atteintes de trisomie n’a pas de prix. Mais en France, elle n’a plus aucun prix ».

14 Comments

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Alam , 25 juin 2016 @ 21 h 33 min
La détresse d’une phratrie contrainte injustement de supporter une telle charge ne procède pas du sentiment d’être lésé matériellement. Mon propos n’a rien de matérialiste. Jésus lui a voulu sa croix, les saints l’ont désirée, les innocents la subissent. Il est vrai que le christianisme est fondé sur leur massacre.
Marguerite , 26 juin 2016 @ 1 h 39 min
Alam, vous ne savez pas ce que vous dites ! Oui, tuons tous ceux qui gênent ! et vivons sans contrainte : il est interdit d’interdire ! !!!! Que faites-vous de ces petits “anormaux” qui n’ont rien demandé d’autre que vivre ? Les trisomiques sont très affectueux et attachants. On s’horrifiait en 45 des expériences génétiques des nazis !!! et on fait bien pire qu’eux ! Gardez-vous de la Justice Immanente ! La VIE, rien que la VIE !
Je me trouve en ce moment aux US et mon mari s’est légèrement blessé à Bryce Canyon : branle-bas des Rangers ! Et ma surprise fut grande de voir parmi eux un jeune homme trisomique, un Ranger ….
Marie , 26 juin 2016 @ 17 h 59 min
Oui, si on suit votre raisonnement Alan, tuons tous ceux qui gênent…. tous ceux qui coûtent…. pas seulement le bébé trisomique. Et j’en vois beaucoup dans les halls de gare, le long des trottoirs, menaçants, agressifs, sous emprise de drogue ou neuroleptiques, qui gênent, ou encore dans les hôpitaux psychiatriques, dans les maisons de retraites qui coûtent à la société…ou après un malheureux accident de voiture, quand vous devenez une charge… Alam, il me fait froid dans le dos votre meilleur des mondes
Au fait savez-vous, Alam, que certains trisomiques décrochent le bac ?
Oui les parents ont besoin de moyens pour scolariser leur enfant mais pas plus que le coût pour la société de tous ceux qui sont en difficultés scolaires,qu’il faudra ensuite payer au chômage, moins que ceux en addiction, déscolarisation, déstructurés, violents souvent à vie et qui passent de familles d’accueil, en foyer de l’enfance. Faut-il les tuer aussi ?
Gisèle , 27 juin 2016 @ 1 h 12 min
@Alam ….
Expliquez moi pourquoi, les équipes de néo-natalité s’acharnent à faire vivre de très grands prématurés qui, très souvent, survivront avec de très gros handicaps tout aussi pesants pour les parents et l’entourage ?
Expliquez moi pourquoi, aucune recherche n’est approfondie en ce qui concerne le gène particulier aux monstres assassins poly récidivistes ?
Etes vous sûre vous, d’être né …parfait ?
Etes vous sûre vous, de ne pas développer dans la prochaine décennie, une maladie très grave qui vous fera souffrir et qui fera souffrir tout votre entourage qui vous verra jour après jour vous dégrader et aller inexorablement vers la mort ?
Gisèle , 27 juin 2016 @ 1 h 17 min
Le christianisme fondé sur le ” massacre ” des saints ….et en plus, qui ont désiré mourir ! On nage en plein délire !
Pourquoi parlez vous de quelque chose que vous ne connaissez pas du tout ?
Alam , 27 juin 2016 @ 9 h 29 min
A Marguerite : 1- Il ne s’agit pas de justice, mais de compassion pour les frères et soeurs que l’ont charge d’un très lourd fardeau en laissant naître sciemment un enfant lourdement handicapé dans leur famille. 2- Il ne s’agit pas de tuer les enfants trisomiques, évidemment, mais d’éviter qu’ils ne naissent : un fétus n’est pas né! L’avortement n’est pas un meutre, au regard des la lois françaises en tout cas. 3- Les trisomiques affectueux et attachants : Faut-il vous renvoyer vers la littérature spécialisée qui emploie elle d’autres termes bien plus objectifs et terriblement négatifs. Croyez-vous que les frères et soeurs ne patissent pas de cette affectivité immature et envahissante(je pèse mes termes pour ne pas vous blesser)?
A Gisèle : 1- Les délires des équipes de néonatalité, à la poursuite de l’exploit médical, sont aussi condamnables que l’obstination à vouloir faire naître absolument tout fétis quelque soient les tares dont il est affecté. Ceux qui s’acharnent à faire vovre ou à maintenir en vie des handicapés lourds sans avoir à en supporter eux-mêmes les conséquences sont des individus irresponsables et immoraux. La bonne conscience de certains milieux médicaux est en fait un marécage d’hypocrisie et de j’m’en foutisme. 2- L’existence de risques génétiques potentiels est un fait : nul n’est à l’abri certes mais la question n’est pas là : ces déficits génétiques n’étant pas identifiables (pour l’instant au moins) votre argument ne tient pas. Il s’agit ici d’anomalies identifiées. Quant aux gènes de “l’assassin”….ça ne doit pas être aussi simple! 3- : Il s’agit du massacre des Innocents . Mathieu : Massacre des enfants de Béthléem ” Une voix a été entendue dans Rama,sanglots et longue plainte, c’es Rachel qui pleure ses enfants,….” Ca m’a toujours scandalisé cette histoire : on se casse et on laisse les autres se faire massacrer à sa place.
Alam , 26 juillet 2016 @ 7 h 54 min
Ah, arrêtez de jouer sur les mots : il ne s’agit pas de tuer les enfants trisomiques mais d’empêcher qu’ils ne naissent;
Quant à l’obtention du baccalauréat, ça ne peut que confirmer ce que l’on sait de la façon dont ce diplôme est accordé : aujourd’hui, pour être collé au bac il faut en faire la demande…. !