Mgr Mirkis : Daesh est “pire que le nazisme”!

Interrogé par Jean-Jacques Bourdin, l’archevêque chaldéen de Kirkouk et Souleymanieh a rappelé que le combat contre l’État islamique est “une Troisième Guerre mondiale qui fait que personne n’est à l’abri”.  Sur les chrétiens d’Orient, il a ainsi rappelé que, “depuis juillet 2014, Daesh a donné un ultimatum aux chrétiens d’Irak. Vous partez ou vous devenez musulman. Donc ils ont dû partir ; 1 700 ans que l’Église est à Mossoul et il n’y a plus de messes depuis un an”.

Combien reste-t-il de chrétiens irakiens aujourd’hui ?

“On n’a pas de statistiques exactes, mais on parle de près de 400 000. Il faut qu’ils restent parce que c’est dommage que des régions comme l’Irak soient vidées de toute cette mosaïque extraordinaire d’histoire et de spiritualité. Ce serait dommage.” Pourquoi rester ? “Parce que c’est notre patrie. (…) Je tiens à ce que cette patrie soit diversifiée. Les chrétiens c’est le sel, le fleuron, ils ont joué un rôle extraordinaire dans les écoles, la culture, les médias. (…) Mais quitter le pays, appauvrir le pays de la présence chrétienne à mon avis c’est plus grave que de sauver sa vie. Si nous fuyons, si nous cédons, nous donnons raison et bien ils ne vont pas seulement occuper le tiers de l’Irak et la moitié de la Syrie. Il faut résister. Je crois que les Français connaissent bien ce mot, ils ont résisté à l’horreur du nazisme. Je crois qu’aujourd’hui nous avons quelque chose de pire que le nazisme. (…) Il faut ameuter toute la planète pour dire que le danger est imminent pour tout le monde.”

Combien coûte la vie d’un chrétien ?
“Combien coûte la vie d’un chrétien ?”, demande crûment Jean-Jacques Bourdin à l’archevêque de Kirkouk et Souleymanieh. “Parfois c’est très cher, parfois c’est moins cher. On paie pour les acheminer jusqu’à une zone un peu libre. Mais c’est très compliqué. La solidarité et l’hospitalité ont donné beaucoup de consolations à tout le monde.” Alors, sommes-nous en guerre contre l’État islamique ? “Je crois que tout le monde est en guerre, répond Mgr Mirkis. C’est une guerre chaude et froide, c’est une Troisième Guerre mondiale qui fait que personne n’est à l’abri. Tout le monde est à l’affût. N’importe qui sur la planète va trembler. C’est la terreur qui sévit. On fait exprès, et on ne fait pas seulement dans la terreur gratuite, elle est bien orchestrée. Elle est mise sur YouTube, où elle atteint tout le monde.”

La religion sans culture devient superstition
La formule préférée de Mgr Mirkis : “Nous, dans notre pays, malheureusement, nous vivons la religion sans culture. Et vous en Occident, vous vivez la culture sans religion.” En effet, pour lui, “une religion sans culture devient superstition. Elle devient un kamikaze, des gens qui se tuent pour rien du tout. Ce n’est pas pour rien qu’on les appelle extrémistes, radicaux, ces gens qui vont jusqu’au bout d’une idée qui est presque obsédante et maladive. Cette religion sans culture tue, mais la culture sans religion comme on voit dans des pays très développés malheureusement qui tombent dans la solitude, la morosité et la tristesse. J’espère un équilibre entre culture et religion.”

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