Le sentiment d’être différente m’a accompagné tout le long de mon parcours. Petite, je me souvenais de mes vies antérieures et explorais un monde fait de volutes colorées, d’êtres magiques et d’animaux bavards. Une fois adulte, mon champ des possibles s’est ouvert, m’offrant la liberté de choisir ce que je souhaitais vivre sur Terre. De nombreux voyages autour de la planéte, ainsi que l’exploration de méthodes énergétiques de mieux-être, m’ont amenée sur le chemin de la spiritualité. J’ai alors développé mes capacités extrasensorielles consciemment, au point d’avoir un vaste accès aux dimensions subtiles d’éveil et d’évolution.
Mon sentiment d’être différente a finalement été apaisé lorsque j’ai été « détectée » indigo*. Indigo est un terme limitatif, notre vocabulaire n’ayant pas encore de mot pour décrire cet état d’être. Personnellement, je préfère la notion de céleste, plus ouverte. Cette découverte me fit comprendre que j’étais en fait « normale dans ma différence ! ». L’hypersensibilité, la sensation de décalage permanent, le sens artistique, le désir d’aider et la douleur de l’incarnation font partie, entre autres, des grandes lignes décrivant les célestes.
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- Les enfants « indigo »
Le champ des dérives sectaires relevant de la prise en charge thérapeutique de l’enfance ne se limite pas au traitement des troubles et des pathologies. Le mythe de l’enfant parfait pousse de nombreux parents à consulter des praticiens qui leur promettent d’oeuvrer pour le plein développement des potentialités de leur enfant. Cette tendance est notamment à l’oeuvre au sein du mouvement Kryeon et des enfants dits « indigo », censés préfigurer l’idéal des générations futures.
Kryeon serait à la fois « un dieu collectif, un maître magnétique, un ange nourricier et la parole divine de chaque homme ». Ce mouvement a développé le concept des « enfants indigo » en proposant une doctrine éducative à l’attention de certains enfants qui se distingueraient par une « aura » particulière de couleur bleue indigo, les désignant comme des surhommes ou des « petits dieux » possédant des pouvoirs surnaturels.
Ce mouvement a réussi à diffuser et à populariser ce concept ésotérique destiné à la prise en charge d’enfants malades ou tout simplement inadaptés. C’est en exploitant ce concept que les « thérapeutes » de l’ange KRYEON sont parvenus à intéresser des parents, d’enfants dits hyperactifs, d’enfants autistes, dyslexiques ou surdoués et, plus généralement, d’enfants dits précoces, en situation paradoxale d’échec scolaire.
Selon la mouvance Kryeon, il est indispensable d’accueillir de façon différente ces enfants dont l’intelligence, la maturité, la sagesse sont incompréhensibles si on ne prend pas en compte leur nature divine. L’état indigo est décelé de manière purement subjective, repéré par un parent adepte appartenant à la mouvance, par un thérapeute ou un personnel éducatif. N’importe qui peut être pressenti comme parent d’enfant indigo pour peu qu’il ait un enfant un peu difficile…
La singularité de ces enfants doit être prise en compte dès leur prime enfance. Ils sont élevés dans l’idée qu’ils sont supérieurs et qu’ils ont une mission à accomplir. Les parents doivent modifier leur comportement à leur égard ainsi que leurs méthodes éducatives pour leur assurer une vie équilibrée. La dévalorisation des parents par le praticien kryéoniste est principalement destinée à les soumettre à des dogmes, à des révélations et interprétations occultes présentés comme des faits constatés.
La rupture avec les pratiques conventionnelles et l’isolement par rapport au monde extérieur sont également imposés en demandant aux parents de trouver un autre enfant indigo avec lequel il pourra se sentir « normal » et non exclu. Ainsi, l’enfant indigo sera-t-il généralement rendu asocial, écarté du système éducatif classique et totalement isolé.
La doctrine des enfants indigo peut présenter une menace d’un point de vue psychologique mais également social pour l’avenir de ces enfants élevés dans un contexte de « toute puissance ».