Angleterre / Tempête autour des déclarations de Duncan Smith

 

Nos gros moyens de désinformation insistent rarement sur ce qui se passe en Grande Bretagne en dehors des aventures de la famille royale. Ainsi, le lien entre des réformes très profondes entreprises dès 2010 par le gouvernement Cameron, le retournement de la conjoncture et la remontée dans l’opinion en vue de législatives prévues pour 2015, est rarement expliqué à nos compatriotes. Notre classe politique et médiatique se situe très au-dessus de telles considérations.

En particulier, tel Gerhard Schroeder en Allemagne avec ses très dures lois Hartz votées entre 2003 et 2005, la coalition conservatrice-libérale au pouvoir à Londres s’efforce de résoudre le lancinant problème du chômage de longue durée. Elle n’hésite pas à prendre le problème à bras le corps. Sans surprise les solutions avancées contiennent une large part de réduction de l’assistanat : au-delà de 12 mois, réduction drastique des allocations, obligation d’accepter les emplois effectivement proposés, etc.

Très logiquement ces mesures ont sérieusement contribué à une reprise économique qui se manifeste par un taux de croissance retrouvé : 1,9 % pour l’année 2013 (Allemagne 0,4 ; France 0,1), contre 0,3 % en 2012 et des prévisions encore meilleures pour 2014. La diminution du taux de chômage n’en est pas moins significative, passant au-dessous de la barre des 7 % en avril, contre 11 % en France.

Or une étude récente confiée à la banque d’Angleterre concluait que la diminution de ces aides sociales allait engendrer des effets bénéfiques, non seulement à court terme mais également à long terme, par une modification des mentalités. Très concrètement, le nombre des entrepreneurs indépendants a déjà atteint en 2014 le chiffre record de 4,5 millions de Britanniques, soit 600 000 de plus qu’en 2010.  Ceci représente plus du tiers des 1,5 million de nouveaux emplois créés depuis que la coalition conservatrice-libérale a repris les rênes d’un pays laissé exsangue par un gouvernement travailliste incapable de répondre aux effets de la crise.

Et immédiatement le ministre du Travail M. Iain Duncan Smith, pragmatique Ecossais élu conservateur de Londres, premier catholique à occuper une telle fonction dans un ministère tory, montait au créneau pour dire son accord avec l‘étude, souligner cette réussite et les perspectives qu’elle dessine : « La diminution des aides sociales, dit-il, va créer en Grande-Bretagne une nouvelle génération d’entrepreneurs.» Comme on peut se douter cette considération fait bondir les beaux esprits de gauche. Elle entraîne de nombreuses critiques savantes et sarcastiques, notamment dans le très élégant, mais très « social » Huntington Post.

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