L’association « SOS Principes Afer », regroupant quelques centaines d’adhérents, vient de déposer une résolution qui devra être examinée lors de l’assemblée générale d’Afer du 26 juin prochain. Elle demande la révocation de son président, Gérard Bekerman, et exige de celui-ci le remboursement d’une somme de 65 535 euros.
Les motivations de cette résolution sont de trois ordres:
- Tout d’abord, l’association accuse Gérard Bekerman d’avoir abusé les adhérents héritiers des victimes des anciens dirigeants de l’Association en leur écrivant, en violation formelle des dispositions de l’article 723 du Code civil, qu’ils n’héritaient pas du droit de leurs parents décédés d’agir en justice contre les anciens dirigeants.
- La deuxième motivation vient du fait que Gérard Bekerman n’a jamais soumis sa rémunération au vote de l’AG, comme le décret du 1er août 2006 l’exige, ou, tout du moins, exige que soit soumis au vote le plafond de cette rémunération (dans le cas d’une part fixe et d’une part variable). Or, non seulement le président d’Afer ne s’est pas soumis à cette règle, mais il a pris la liberté de s’augmenter de 25%, faisant passer sa rémunération de 262 142 euros à 327 677 euros.
- Enfin, la troisième motivation vient de l’explication apportée par le président lui-même à son augmentation. En effet, il semblerait que ce dernier, dans un article paru sur Médiapart, ait justifié cette augmentation en expliquant que ces 65 535 euros supplémentaires lui auraient servi à verser des dons à des partis politiques. L’association d’usagers souligne, dans une autre résolution, qu’« il y a eu là un inadmissible contournement de la loi sur le financement des partis politiques puisqu’elle interdit directement ou indirectement aux personnes morales, ce qu’est l’Afer, de faire des dons aux partis politiques. » C’est la raison pour laquelle, outre sa révocation, « SOS Principes Afer » souhaite que le Président Bekerman rembourse à l’Afer le montant de ce qui constitue son augmentation. Ses dons aux partis politiques devenant dès lors des dons strictement personnels n’engageant plus Afer, ni sur le plan déontologique ni sur le plan juridique.
Il n’empêche que, si motivées que soient ces demandes, elles n’ont que très peu de chances d’être entendues et suivies par les adhérents. Les AG d’Afer sont purement formelles, la participation oscillant entre 500 et 800 personnes sur plus de 700 000 membres. Il faut dire que la direction ne fait rien pour inverser la tendance, convoquant par exemple la prochaine AG un mardi, en pleine semaine, à Biarritz, lieu particulièrement excentré et pas des mieux desservis…
Aux dernières nouvelles, l’Association française d’épargne et de retraite (l’Afer) a décidé de porter plainte pour propos diffamatoires. L’Afer reconnait, pour l’instant, ne pas savoir si la plainte sera déposée contre SOS Principes Afer, contre François Nocaudie, le fondateur de cette association de défense des adhérents au contrat Afer, ou contre X. Dans tous les cas, l’Afer affirme n’avoir » jamais fait de politique et n’a pas l’intention de commencer. (…) L’Afer n’a jamais versé le moindre euro à quelque parti politique que ce soit. Elle a décidé de déposer plainte à l’encontre de tels propos diffamatoires. ». L’Afer récuse également l’accusation de « SOS Principes Afer » selon laquelle la rémunération de Gérard Bekerman aurait connu une « une croissance déraisonnable » dans l’opacité. « En toute transparence, le montant des indemnités versées aux administrateurs de l’Afer est régulièrement voté chaque année en assemblée générale. Il en va de même pour la rémunération du président dont la hausse s’est limitée à 4,7% en 2011 par rapport à 2010 »… Enfin, concernant le fait d’organiser ses assemblées générales en semaine et en des lieux excentrés, l’Afer rétorque: « Les assemblées générales sont et seront organisées dans toutes les grandes régions de France où l’Afer est fortement représentée. L’Afer veut en effet être proche de ses adhérents et ses adhérents vivent en majorité en régions ».
Nous verrons les suites qui seront effectivement données à cette « affaire »…