Sans surprise, la commission sur l’égalité et la non-discrimination du Conseil de l’Europe avait adopté à l’unanimité, le 29 mars dernier, son projet de résolution sur « la discrimination à l’encontre des personnes transgenres en Europe ». Ce texte sera soumis le 22 avril prochain à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Il veut promouvoir au sein des pays membres l’émergence d’un « droit à l’identité de Genre » et une plus grande reconnaissance des droits des personnes transgenres.
Masculin, féminin, autre…
Cela passe par une série de recommandations pratiques comme la simplification des démarches médicales et administratives permettant le changement de sexe ou bien la mise en place d’un troisième « marqueur de Genre » dans les formulaires administratifs.Quel serait ce nouveau marqueur, en plus de « féminin » et « masculin » ? Sans doute « autre », comme c’est déjà le cas sur certains documents administratifs. Reste que ce qui est « autre » ne l’est que relativement à quelque chose de premier. Ainsi, même dans les mots, ces identités de Genre créées et choisies ne se conçoivent que relativement aux si archaïques « féminin » et « masculin »…
Discrètement, également, le projet de résolution invite les 47 États membres du Conseil de l’Europe à permettre aux personnes qui changent d’« identité de Genre » de rester mariées, si elles l’étaient. Ce qui revient à normaliser un peu plus le « mariage » homosexuel, en catimini et sous couvert de lutte contre la discrimination. L’éclatement des différentes facettes de l’identité de la personne s’amplifie, l’individu n’étant finalement plus que la somme plus ou moins harmonieuse de ses identités biologique, ressentie, sociale et légale. Se marier à une personne de sexe opposé – ou de même sexe puisque désormais la loi le légitime – va s’avérer plus complexe que prévu. Peut-on épouser quelqu’un de même sexe légal mais de sexe biologique opposé ? Faudra-t-il que les gouvernants légalisent sur le « mariage des personnes de sexe un peu pareil mais pas complètement » ?
Enfin, le texte invite « à considérer les droits humains des personnes transgenres ». Faut-il comprendre que, en l’état actuel des choses, les personnes transgenres ne seraient pas considérées comme humaines à part entière ? Comme si remettre en cause la normalisation de toutes les orientations sexuelles était finalement une remise en cause de l’humanité même des personnes concernées. La commission du Conseil de l’Europe, finalement, réduit la personne à son orientation sexuelle et c’est là qu’est la véritable atteinte à la dignité.
On notera quand même, pour conclure, l’unique phrase du rapport à laquelle on puisse légitimement accorder son assentiment : « Rares sont les informations exactes et impartiales diffusées par les médias sur ce sujet. »