De Torpes à San Troupez…
Selon la légende, en l’an 68, le chevalier Torpes, natif de Pise, intendant de l’empereur Néron, se convertit au christianisme. Comme il refusait de renier sa religion, Néron le fit décapiter. Sa tête fut jetée dans l’Arno, cependant, elle fut recueillie et demeure toujours à Pise. Placé entre un coq et un chien, au fond d’une barque, son corps fut abandonné au gré des flots et vint s’échouer sur les rivages d’Héracléa, ancien nom de ce joli port qui devint en provençal San Tourpez, pour se franciser en Saint-Tropez.
Pendant de nombreuses années, pirates et Sarrasins écumèrent les côtes méditerranéennes, Saint Tropez ne fut pas épargné. Il lui devint nécessaire d’avoir un chef de guerre. En 1558, le Conseil de la Communauté désigna donc un capitaine de ville, aux fins de recruter et commander les hommes indispensables à la défense de la cité.
Pendant plus d’un siècle, les capitaines de ville et leur milice s’opposèrent victorieusement aux nombreuses attaques venues de l’intérieur comme de l’extérieur.
La cité en paix, s’ils cessèrent d’user de leurs armes pour leur défense, les Tropéziens les conservèrent pour honorer leur saint patron.
C’est ainsi que pour commémorer cette époque, chaque lundi de Pâques, le conseil municipal procède à l’élection annuelle d’un capitaine de ville. C’est alors que Saint-Tropez voit ses habitants, en armes et vieux uniformes de soldats et marins, faire retentir leurs tromblons et fusils en l’honneur de leur saint, comme quand ils partaient au combat ou se protégeaient d’attaques éventuelles par une procession jusqu’à la chapelle sainte Anne, située hors les murs.
Le 16 mai, le maire remet, en compagnie de celui de Pise, la pique symbolique au capitaine de ville. Monsieur le curé bénit alors les armes et les gardes-saint sortent la statue de Saint-Tropez de l’église de l’Assomption pour l’emmener en procession, au son des cloches, fifres, tambourins, clairons et tambours, dans le nuage de poudre des coups de tromblons, escortée de nombreux Tropéziens en costume provençaux… Ce qui donne lieu à trois jours de fêtes et d’hommages.