Les articles en ligne se ressemblent de plus en plus, selon une étude portant sur 2,5 millions d’articles en 2013, publiée mercredi par l’INA et réalisée par les chercheurs Julia Cagé, Nicolas Hervé et Marie-Luce Viaud. Ceux-ci ont ainsi suivi le circuit de l’information pour 25 000 événements de l’année – c’est-à-dire des faits marquants rapportés par au moins un média. Et ce sur la production de 86 grands médias en France. Selon eux, 64% des contenus sont ainsi de purs copier-coller d’autres articles, en particulier de dépêches AFP. Premier constat : l’information se propage très rapidement. Il faut en moyenne 175 minutes pour qu’un événement couvert par un site le soit aussi par un autre. La moitié des événements donne lieu à des reprises en seulement 25 minutes et un quart en 230 secondes, généralement des reprises de dépêches AFP. Une fois sur deux, l’AFP a été la première à publier l’information sur un événement, reprise ensuite par d’autres médias après 25 minutes en moyenne.
En revanche, quand un événement est rapporté par un « pure player », il faut en moyenne près de 7 heures pour qu’il soit repris par un concurrent ou l’AFP, le temps de chercher une confirmation. L’AFP a couvert 93% des événements analysés, quand les autres médias n’apparaissent que dans 16% des événements en moyenne. Si près des deux tiers (64%) des contenus en ligne sont des purs et simples copier-coller, l’étude pointe du doigt de fortes disparités : 21% des articles sont entièrement originaux, 19% intégralement copiés et plus de la moitié comportent moins de 20% de contenu original. Même hors AFP, 41% des contenus sont copiés d’autres médias.
Dans le même temps, la quantité d’information originale est d’autant plus menacée que le nombre de journalistes baisse en France : de 37.904 en 2009, les titulaires d’une carte de presse ne sont plus fin 2016 que 35.000 environ. Or, selon l’étude, augmenter de 1% l’effectif d’une rédaction accroît de 1,2% la production originale. Puisque l’information est vite disponible ailleurs, il devient très difficile de monétiser une production originale, s’inquiètent les chercheurs. Accroître de 1% le contenu original n’augmente que de 0,018% le nombre de visiteurs uniques. (Copier-coller de l’AFP- Lu sur CBNews)