Fortes détonations, coups de feu, voiture bélier, capitale frappée en plein cœur… Les mots qui font peur étaient de retour, ce mercredi après-midi, après ce nouvel attentat à Londres. Un assaillant a lancé sa voiture sur la foule devant le Parlement britannique avant de poignarder un policier. Il a été abattu par la police.
Et en tout début de soirée, on nous confirme le « bilan » : quatre morts (dont « l’assaillant ») et une vingtaine de blessés. Parmi eux, trois lycéens bretons de l’établissement Saint-Joseph de Concarneau, dans le Finistère, partis en voyage scolaire… Pauvres enfants… Et pauvres parents…
Une heure après le début des événements, la police britannique a fait savoir sur Twitter qu’elle les considérait comme un « attentat terroriste jusqu’à preuve du contraire ». Tiens, en France on aurait dit l’inverse… Au moins aurons-nous échappé à la théorie du « déséquilibré ». Ou à celle du « loup solitaire », qui n’est plus en grâce depuis que, chaque fois, on s’est aperçu après coup que le prétendu terroriste isolé était en réalité entouré de tout un réseau, sinon terroriste, du moins issu du banditisme ou de la grande délinquance. Au cours de son journal de 20 h, France 2 évoque un « Jamaïcain converti à l’islam radical et connu des services de renseignement ».
On approche. Le nom d’Abu Izzadeen, un imam de Clapton, circule sur plusieurs médias britanniques et sur les réseaux sociaux.
Que dire, si ce n’est des mots qui semblent déjà usés ? « Le problème n’est pas de savoir s’il y aura de nouveaux attentats, mais quand et où. » La chancelière allemande, dans un communiqué, réaffirme « que l’Allemagne et ses citoyens se tiennent fermement et résolument aux côtés des Britanniques dans la lutte contre toute forme de terrorisme ». « La tour Eiffel sera éteinte mercredi soir dès minuit en hommage aux victimes de l’attaque terroriste de Londres », a annoncé Anne Hidalgo. Et d’ajouter que les deux capitales européennes « partagent un même amour de la liberté et un même attachement à la démocratie » et que « ce sont deux villes tolérantes et cosmopolites, ouvertes sur le monde, qui puisent leur force dans leur diversité ». Après chaque attentat, les mêmes phrases creuses. Celles qui n’osent pas dire, qui n’osent pas nommer, qui n’osent pas cibler… Non, Madame Merkel, il ne s’agit pas ici de « toute forme de terrorisme » mais, au contraire, d’une forme bien précise : le terrorisme islamique. Et non, Madame Hidalgo, la diversité, quand elle rime avec communautarisme, n’est pas toujours un gage de tolérance… Quand nos dirigeants comprendront-ils ?
Cette attaque intervient un an jour pour jour après les attentats de Bruxelles – à l’aéroport de Zaventem et dans une station de métro proche des institutions européennes. Alain Bauer, criminologue, affirme sur BFM TV que cette date anniversaire n’a aucune importance pour les terroristes. Qui ne fêtent pas les anniversaires. S’ils ne les célèbrent pas, le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne sont pas tout à fait insensibles aux symboles…