Le dernier loup de Jean-Jacques Annaud

Jean-Jacques Annaud signe un nouveau film, Le dernier loup, une fresque tournée dans des conditions extrêmes en Mongolie. Le film est l’adaptation d’un best-seller vendu à plusieurs millions d’exemplaires en Chine, le plus vendu depuis le petit livre rouge de Mao. En Chine, le film réalise près d’un million d’entrées par jour.

C’est une lecture et un coup de cœur qui sont le point de départ de votre nouveau film ?

Jean-Jacques Annaud : « Dans ce cas-là, oui. C’est la lecture d’un magnifique roman qui m’a infiniment plu car ça m’a rappelé des aventures très personnelles. En plus, il y a ce rapport entre l’homme et l’animal que j’ai déjà traité dans d’autres films, et cela permet un accès direct au monde de l’émotion quand vous avez un acteur à quatre pattes. Avec les animaux, vous n’avez que ça, de l’instinct et de l’émotion, et je pense que c’est ce qui nous manque parfois dans la vie. »

C’est aussi une histoire vraie ?

« Effectivement, une histoire extrêmement touchante qui a rempli mon enthousiasme, et cela me suffit à vouloir en faire un film. Les films que je réalise sont des entreprises qui demandent beaucoup de temps. Il faut donc que je sois pleinement convaincu et je ne peux pas entraîner avec moi une telle équipe si je n’étais pas totalement concerné »

Votre acteur principal, le loup, vous l’avez biberonné ?

« Oui parce que les loups sont très sauvages, c’est une espèce très prudente qui se cache tout le temps, qui observe. On n’aurait rien pu faire s’il n’avait pas été habitué à penser que les humains après tout n’étaient pas dangereux. Il fallait aussi habituer ce loup et ces loups à être face aux caméras, face aux 600 membres de l’équipe technique, et à être naturels.

En fait, on ne dresse pas un loup, ils sont indomptables, mais vous pouvez les mettre dans des situations qu’ils vont comprendre. »

Concernant votre rapport aux loups, vous avez une anecdote plutôt insolite ?

« Oui, le chef d’une meute avec laquelle on travaillait est venu vers moi bizarrement dès le premier jour. Mon dresseur pense qu’il y a eu des sentiments spontanés et réciproques d’ailleurs. Le loup m’a offert son ventre, on m’a dit de le caresser, ce que j’ai fait, la relation s’est amplifiée. Après, il venait me voir en en courant. Il se jetait sur moi et me débarbouillait avec sa grande langue gluante, ainsi il a réinventé le French Kiss (rire) »

L’histoire se déroule en Asie, une région que vous aimez ?

« J’avais un profond désir de retourner en Asie où j’ai déjà tourné plusieurs fois. Je m’y sens bien, j’y suis un peu en famille. Dans ce territoire mongol, une région autonome de la Chine, il y a des temples, des paysages d’une splendeur qui s’étendent jusqu’à l’horizon. C’est un endroit du monde qui fait rêver. C’est ce que j’essaye de transmettre à l’écran. »

Le dernier loup avec avec Feng Shaofeng, Shawn Dou, Ankhnyam Ragchaa…

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