“En juin dernier, le Préfet de Côte d’Or a pris un arrêté radical : pour contrer un risque hypothétique d’épidémie de flavescence dorée, une maladie de la vigne, il a décidé que tous les vignerons du département devraient traiter leur vigne contre la cicadelle, l’insecte qui répand la maladie.
Le problème est que même l’insecticide le moins polluant contre la cicadelle tue les abeilles et la faune auxiliaire.
Il détruit toutes sortes d’insectes nécessaires à la régulation de la vigne pour éviter les parasites. De mon côté, cela fait plus de trente ans que je travaille à préserver les équilibres biologiques de ma vigne, avec d’excellents résultats, et sans produit chimique.
J’ai donc décidé de lutter contre la cicadelle en choisissant parmi les nombreux traitements naturels bien connus des agriculteurs bios.
J’ai été contrôlé le 30 juillet dernier. L’inspecteur de la direction régionale de l’Agriculture a voulu que je présente les factures l’insecticide obligatoire. Je lui ai déclaré que je n’avais pas traité la vigne.
Il a donc décidé de me signaler au Procureur.
C’est comme ça que la machine judiciaire s’est mise en route.
J’ai été convoqué sans motif par le commissaire de Beaune le 5 octobre 2013, à la veille des vendanges. Le jour même, après ma déposition, j’étais convoqué chez le procureur pour une composition pénale.
Le 24 décembre 2013, le rendez-vous avec le procureur est annulé au dernier moment.
Au lieu de classer l’affaire, il décide de me renvoyer devant le tribunal correctionnel, avec un procès le 24 février prochain, dans moins de 10 jours.
Je serai donc jugé aux côtés de délinquants sexuels et de cambrioleurs endurcis.” Emmanuel Giboulot source