De New York à Londres, en passant par Bayreuth ou Salzbourg, Jonas Kaufmann éblouit les spectateurs à chacune de ses prestations. Il interprète actuellement « Lohengrin de Richard Wagner, mis en scène par Claus Guth et sous la direction musicale de Philippe Jordan, pour en interpréter le rôle-titre.
Et si l’on en croit l’Obs, il est inutile de se déplacer:”Son récit du Graal voulu sublime par le compositeur et sublimement rendu par le ténor, son pathétique salut au cygne venu le rechercher après qu’il a dû se dévoiler, sont pollués par une fin absurde qui ajoute le malheur au malheur. Sans autre légitimité que la volonté d’un metteur en scène germanique se refusant au merveilleux voulu par Wagner, afin de le remplacer par une lecture plus “politique”, une lecture ténébreuse d’arrière-salle de café du commerce.(…) Toutefois, malgré le talent de Kaufmann, malgré le jeu vénéneux d’Evelyn Herlitzius, admirable actrice et voix prenante, ou la puissance vocale de Tomasz Konieczny, malgré la direction de Philippe Jordan, et en dépit de la présence parfois un peu pâle de Martina Serafin, cependant admirable dans le rôle d’Elsa, cette production de “Lohengrin” laisse une impression détestablement amère. Celle d’une entreprise qui, par sa distribution, devait être magnifique, si elle avait été menée par un metteur en scène d’une tout autre dimension, d’une élévation d’esprit qui fait ici tragiquement défaut.
Il y a tout de même une justice : lorsque le public de l’Opéra acclamait les interprètes et le chef d’orchestre le soir de la première représentation, ainsi que les choristes et les musiciens de l’Opéra, il n’a pas ménagé les huées au metteur en scène. On aurait même rêvé voir ce dernier badigeonné de goudron et de plumes, sort jadis réservé aux tricheurs.”
Mais peut-on croire l’Obs?