Quatre ans pour en arriver au procès ! Bien sûr, sans illusions, la magistrature étant ce qu’elle est dans le cadre des orientations du pouvoir politique et de l’idéologie dominante.
J’assume la décision de ce procès comme des autres, car il s’agit de ne pas laisser passer l’injure, la haine, sans marquer notre refus, notre résistance. Pour l’honneur de notre patrie, de notre peuple. Ce que nous poursuivions hier de « Nique la France », c’était d’abord le livre du « sociologue » Saïd Bouamama, de nationalité algérienne, payé à l’université de Lille pour animer une ZEP (zone d’expression populaire).
Dans le livre, 95 photos de personnages narquois avec le doigt levé, le doigt dit « d’honneur ». Passons. Un de ces personnages arbore un tee-shirt avec l’inscription « Solidarité avec les militants d’Action Directe ». Apologie d’assassins !
Nique la France, c’est aussi le rap du sieur Zaïdou : « Nique la France » y cible « les Français de souche », « le petit con de gaulois de souche », les « beaufs », en un mot, « les blancs ».
Je suis avec notre avocat Jérôme Triomphe, Vivien Hoch et son frère Quentin et de courageuses adhérentes de l’AGRIF. Mais l’ultra-gauche « antiraciste », « anti-impérialiste », « anticolonialiste », « pro-palestinienne », « contre l’oppression des femmes » est venue en nombre. Je cite ces dénominations car ce sont celles que vont sans cesse invoquer les témoins de Nique la France et leur avocat Henri Braun. Vu le nombre des keffiehs arabes, il devait sans doute y avoir hier une tempête de sable sur Paris. Mais je ne m’en étais pas aperçu !
Le procès va durer six heures, dont une demi-heure environ pour nous qui avons porté plainte, et le reste, pour l’essentiel, pour la défense de Nique la France, dans laquelle on peut hélas inclure la prise de parole de madame le procureur Annabelle Philippe (oui, je parle encore ainsi, n’acceptant pas l’atroce féminisation des titres qui sont du genre neutre et s’en portaient bien, plus élégamment dans le génie de notre langue).
La présidente, madame Sirdé, m’invitera à m’exprimer sur notre plainte, courtement et uniquement sur les questions. Qu’est-ce que j’entends par « Français de souche » ? Je lui réponds que ce sont les poursuivis qui emploient ce concept. Je dénonce autant que j’en ai le temps leur vieille ficelle dialectique marxiste-léniniste consistant à opposer un soi-disant bloc « de noirs, d’arabes et de musulmans », « les réprimés », les « discriminés » aux « blancs », les « dominateurs », les » colonialistes », les « racistes ».
Comme si d’ailleurs, madame, tous les noirs et tous les arabes étaient musulmans ! Comme si tous les musulmans se sentaient opprimés par la France ! Je lui exprime l’indignation de nos adhérents Français patriotes d’origine africaine ou maghrébine devant cette dialectique de guerre civile.
La salle gronde, ça ne nous impressionne pas.
L’avocat des « niqueurs », auquel j’ai déjà eu à faire à Toulouse, me pose le même genre de questions que précédemment avec sa kolossale finesse. Telle: « Etes-vous un nostalgique de l’Algérie Française ? » Ma réponse : « N’ayant pas vécu en Algérie, ce n’est pas le mot qui convient. Mais il y a en Algérie avec son régime de dictature et de corruption, beaucoup de monde à regretter l’Algérie Française. Et notamment des centaines de jeunes qui à Bône, à Oran, ont été condamnés à des années de prison pour avoir en effet scandé « Algérie Française », exprimant ainsi leur exaspération, leur révolte contre ce que la nomenklatura de la momie Bouteflika a fait de leur pays. Et j’en profite pour faire encore une fois l’éloge du grand Bachaga Boualem et de tous les musulmans, harkis et autres, génocidés pour leur amour de la France.
Nique la France a prévu une grosse salve de cinq témoins. Tous auront en commun d’évoquer que la réaction de cette admirable marque s’est produite au moment de l’affreux débat sur l’identité nationale, voulu par un pouvoir dégoulinant de racisme : celui de Nicolas Sarkozy, de Brice Hortefeux et des autres, rappelant les années les plus noires de notre histoire. À les entendre, somme toute, Sarko, c’était quasiment Hitler et Hortefeux une sorte de Goebbels !
– Madame Lagorgette, professeur de linguistique, a versé au dossier de la défense un rapport de cinquante-trois pages à grand renfort de mots de sa science (métonymie, chiasme, etc…). Elle explique le concept « d’injures de solidarité », « qui construit un camp contre l’autre ». Certes ! Mais « niquer », ce n’est pas un mot du jargon que l’on sait. Pour cette dame, il provient de la vieille expression française « faire la nique ».
– Professeur de sciences politiques à l’université d’Evry, Olivier Lecour-Grandmaison va déverser une très longue tirade de haine, sans nuance aucune, contre la France colonialiste. Tout a été abominable dans notre système d’exploitation, dans les horreurs perpétrées par nos soldats et d’abord Bugeaud. Le regard de ce prof est fixe, impitoyable, son élocution évoque celle des commissaires politiques et célèbres procureurs communistes. Style Boudarel.
– Christine Delfy, directrice honoraire au CNRS, a passé sa vie à étudier les luttes émancipatrices des femmes, des peuples colonisés. Elle évoque la guerre d’Algérie « qui continue, avec les rapatriés qui l’ont transportée en France !» (sic !) Son exécration des pieds-noirs est immense. Que ne vit-elle en Algérie ?
– Et voici Maurice Rajsfus, journaliste juif d’extrême-gauche d’origine polonaise (pas très bien vu tout de même dans la communauté) qui vient raconter l’abomination du racisme dans la police qui continue depuis Papon, depuis Vichy, cette police où l’on entend sans cesse éructer du « sale arabe ! ». Sentant qu’il va trop loin, il se reprend, précise qu’il n’attaque pas tous les policiers, mais les 35 % au moins de racistes. !…
– Enfin, au tour encore d’une opprimée de cette France horrible qu’il faut niquer : Rockhaya Dialo, journaliste à RTL et à Médiapart. Elle aussi va développer que l’on ne saurait mettre sur le même plan le racisme ordinaire, « structurel » de la majorité oppressive et celui, certes regrettable mais épisodique, circonstanciel, du révolté qui peut se laisser aller à dénigrer le « sale blanc ».
Dans sa plaidoirie, Jérôme Triomphe s’efforcera, point par point, de revenir à l’objet du procès, ces mots d’incitation à la haine dont on a pu encore tragiquement vérifier qu’ils n’étaient pas anodins. Non, il n’est pas innocent de faire par la photo l’éloge des tueurs d’Action Directe !
Il fait mouche en citant les appels incendiaires pas si anciens de certains rappeurs contre Charlie-Hebdo. Il conclut sa plaidoirie sur un texte d’Houria Bouteldja, avertissant que si les blancs ne se rallient pas tout de suite à son antiracisme, « demain il sera trop tard, demain tous devront payer ! ».
L’avocat Henri Braun, militant d’extrême-gauche, avocat de la défense qui parle donc en dernier, prendra tout son temps, sans qu’on puisse l’interrompre pour répliquer à ses énormités, à ses mensonges et à ses fantaisistes allégations.
Étalant vaniteusement sa pseudo-culture historique dans d’incroyables mélis-mélos, il va mener un double réquisitoire contre la France et contre l’humble rédacteur de ces lignes. Il peut, selon le droit de l’avocat en plaidoirie, proférer à peu près n’importe quoi. En pareil cas, je m’efforce de rester « zen ». J’y arrive car cela fait partie du combat.
Par moments, ce qu’il raconte m’amuse, voire me ravit car c’est tout de même m’honorer que de me faire en vrac complice ou nostalgique de Vercingétorix, de Godefroy de Bouillon, des croisades, de l’Ancien Régime, des chouans, de l‘aventure coloniale, de l’Algérie Française. Il prend un moment, ce salopard qui nous jettera sans risque un « je vous emmerde » (que je lui retourne sans difficulté) pour rappeler que pour lui comme pour dame Bouteldja et le camarade Bouamama, Dien-Bien-Phu fut une victoire ! Une victoire des décolonisés contre le colonisateur français. Et au diable bien sûr, pour le camarade léniniste Braun, la Bouteldja et Bouamama, le sort des centaines de milliers de victimes du communisme et des peuples d’Indochine livrés au pire.
On me posait ce matin la question de savoir si nous étions sortis abattus de ces heures de lynchage idéologique. Moins que jamais ! Car plein de notre mépris pour toute cette vieille engeance gauchiste de trahison et qui joue la victimisation alors qu’avec mesdames Taubira, Belkacem et les autres, et tout le gouvernement, et toute la médiacrassie, et toute la culturocrassie, elle est au pouvoir.