A Pékin, les usagers du métro ne sont plus surpris de voir des voyageurs en train d’enfourner des bouteilles plastique vides dans une machine qui ressemble à un distributeur automatique. En fait, ils sont en train de se débarrasser de leurs bouteilles usagées, et, en échange de leur geste écolo, la machine leur offrira généreusement tout ou partie du prix d’un ticket de métro -tout en écrasant la bouteille pour en réduire le volume, en moins de 20 secondes. C’est la ligne 10 du métro de la capitale chinoise qui accueille ces distributeurs de tickets écolo.
Chaque machine peut ainsi collecter jusqu’à 400 bouteilles : au-delà, elle doit être vidée. Le système permettrait-il de voyager gratuitement toute l’année ? Pas vraiment, puisqu’il faut tout de même 20 bouteilles pour payer l’intégralité d’un titre de transport. L’idée n’est néanmoins pas absurde, puisque les 19,6 millions d’habitants que compte Pékin produisent chaque jour 18.000 tonnes de déchets. La ville espère d’ailleurs faire passer ce chiffre à une capacité de 24.000 tonnes d’ici 2015.
A terme, ce sont pas moins de 3.000 appareils que la firme chinoise INCOM, spécialisée dans le recyclage de déchets, envisage d’installer à travers la ville. Non seulement sur d’autres lignes de métro, mais aussi dans les écoles, aux arrêts de bus ou dans les centre commerciaux. La société envisage également que ses machines puissent intégrer un jour d’autres matériaux de recyclage comme les canettes métalliques…
Reste à savoir si une telle opération est rentable: en Europe, un tel distributeur coûte entre 2.000 et 3.000 euros. La quantité de plastique récoltée pour 400 bouteilles se monte à 20 kilos. Or le prix du plastique recyclé se monte environ à 400 euros la tonne (une société comme Valorplast rachète aux collectivités locale leur plastique recyclé sur la base de 382 euros la tonne). Soit un montant de 8 euros pour 400 bouteilles. Il faudrait donc 105.000 bouteilles au minimum pour amortir la machine… Si la rentabilité de l’opération ne saute donc pas aux yeux à première vue, reste qu’il s’agit sans doute d’une opération de communication visant à montrer à quel point Pékin se mobilise en faveur de l’environnement.