Bon, c’est pas pour jouer aux vieux cons, mais les jeunes cons ne savent décidément plus quoi inventer pour se rendre intéressants. Ainsi, ce collectif Georgette Sand, dirigé par une certaine Ophélie Latil, sûrement très connue de sa famille et de son proche voisinage, qui entend en finir, à en croire Le Figaro , avec les « préjugés sexistes, homophobes et racistes ».
« On ne peut pas se passer des insultes, mais dans la plupart des sociétés, elles sont porteuses de stéréotypes. […] La déconstruction des préjugés “genrés” passe aussi par un véritable travail sur le langage », estime donc Ophélie Latil, persuadée que des injures telles que « pédé » ou « pute », toutes « liées à la sexualité des personnes », devraient donc disparaître du vocabulaire et des dictionnaires allant généralement avec.
Toujours dans le registre et à en croire le même quotidien, une certaine Dominique Lagorgette, « linguiste spécialisée dans le discours transgressif. […] L’idée est très bonne, car elle cherche à rendre sexy des insultes politiquement correctes. »
Fort bien et au feu les pompiers ! Car pétard de pétard, non d’un petit bonhomme, le juron a toujours fait partie de notre culture française. Certes, pour cause de blasphème, il était logique que « Mort de Dieu » devienne « Morbleu », que « Par le sang de Dieu » finisse en « Palsambleu » et que le bon roi Henri IV, sur les conseils de son confesseur, se soit converti à des « Jarnicoton » plutôt qu’à ses habituels jurons. Enfin, allô, quoi ? Et saperlipopette !
Il y a maintenant près de trente ans, mon défunt ami Pierre Gripari, dans son putain (oups) de bon livre qui n’était pas un bouquin de tarlouzes (re-oups), intitulé Patrouille du conte , prédisait déjà l’actuel bousin. Soit l’entreprise mortifère de réécriture de la langue et de notre patrimoine commun. Pierre était pédé comme pas deux (re-re-oups), mais fut aussi le premier à m’avoir félicité pour la naissance de mon fils aîné ; ce, sur le thème : « C’est pas en se faisant empapaouter par des Arabes dans des cabanes de chantiers qu’on va repeupler la France ! » Accessoirement, Pierre Gripari aurait bien ri de cette inepte polémique…
Alors, on dit quoi, maintenant ? Il faudrait poser la question à Laurent Baffie qui, sur le plateau de l’émission « C à vous », traite Frigide Barjot de « pute ». « Touche pas à ma pute ! », a assez logiquement tweeté Basile de Koch, son compagnon. Bref, plus ça va, moins ça va. Toujours dans le registre, la fessée parentale serait en passe de devenir premier fléau de France. Stop ! Pourtant, la fessée érotique a également ses adeptes. Demandez aux Anglais, tous des invertis testiculaires, (re-re-re-oups).
En attendant les jours heureux du goulag mou et fleuri de demain, ces quelques vers signés de Serge Gainsbourg et de Jacques Dutronc :
Bien le bonjour chez vous.