« Fric/Freaks Show » ! Les parcs d’attractions, qu’ils s’appellent Astérix, Disney, Adventureland, Walibi, PortAventura ou encore Saint Paul, ont la cote auprès du public jeune ou moins jeune.
Dans Zombilénium, adapté de la bande dessinée d’Arthur de Pins (éditions Dupuis) et réalisé par l’auteur et son complice Alexis Ducord, le Diable, qui a le sens des affaires, et ses « employés » – vampires, zombies, momies, loups-garous et autres morts-vivants – l’ont bien compris. D’autant que le public, jeune ou moins jeune, a toujours été fasciné par les monstres et autres êtres surnaturels. Alors, pourquoi pas un parc où le train fantôme est bel et bien un train fantôme. D’où Zombilénium, un parc d’attractions construit sur une ancienne mine (l’enfer sous terre) du nord de la France et peuplé de vrais monstres. Un parc en baisse de fréquentation, dirigé par Francis, vieux vampire paternaliste.
Une direction « à l’ancienne » et un manque de rentabilité qui ne sont pas du goût du grand patron (le Diable en personne) et des actionnaires sans cœur qui menacent Francis d’une descente aux enfers, à savoir une retraite forcée, s’il ne parvient pas à redresser les comptes. Et ce, malgré le soutien de tous les employés, syndicalisés et solidaires de Francis qui n’hésitent pas à entonner une version revue et corrigée des « Corons » de Pierre Bachelet.
Bref, rien ne va plus. D’autant plus qu’un conflit aux allures de lutte des classes éclate entre zombies hasbeen et vampires glamour menés par Steven – genre Robert Pattinson de la saga Twilight –, bellâtre au sourire à ruiner un dentiste qui se la pète grave. Comme dirait Macron pour faire « popu » : c’est le bordel ! Du moins jusqu’à l’arrivée d’Hector, père de famille, contrôleur des normes de sécurité mort malgré lui et transformé façon Hellboy. Un nouveau venu qui pourrait changer la donne.
La loi du marché ! Dessin animé 100 % made in France aux qualités graphiques incontestables, Zombiléniums’adresse à tout public. Les plus jeunes y verront un conte sur l’amour paternel doublé d’une aventure « scoubidouesque », les plus grands une satire sociale (certes, tendance gaucho) on ne peut plus d’actualité sur le marketing et la rentabilité à outrance. Au final, un divertissement diablement drôle et réussi.
Pierre Malpouge – Présent