Défenseur infatigable de l’identité européenne, Jean-Yves Le Gallou décrypte les mensonges de la grande presse chaque semaine sur TV Libertés dans « I-Médias ». Son dernier livre, Immigration, la catastrophe : que faire ? (Via Romana) est un succès incontestable. Comme on a pu le voir dans « Vie politique » sur TF1 le 11 septembre dernier, l’ouvrage figure dans la bibliothèque de Marine Le Pen, et on comprend pourquoi.
— Les statistiques ethniques sont interdites en France. Vous donnez néanmoins une estimation assez précise de la population extra-européenne sur notre territoire. Quelle est votre méthode ?
— Je n’ai pas d’estimations précises de la population extra-européenne présente en France. En revanche, nous avons une très bonne approximation des naissances non européennes grâce aux statistiques de dépistage de la drépanocytose, une maladie rare qui peut affecter les enfants non européens. 21 % des naissances n’étaient pas européennes en France en 2001, 37 % des naissances ne l’étaient pas davantage en 2015 (observez la vitesse de progression) et 66 % – oui, vous avez bien lu, les deux tiers – ne l’étaient pas en Ile-de-France. Contrairement à ce qu’affirment les désinformateurs et à ce que feignent de croire les autruches, le Grand Remplacement n’est pas un fantasme, c’est un fait. Un fait démographique d’abord, un fait civilisationnel ensuite.
— Quelles sont les causes de ce que vous appelez sans fard « la catastrophe » ?
— Depuis 30 ans, les Français ont porté majoritairement leurs suffrages vers des formations politiques – FN bien sûr, mais aussi bloc RPR/UMP/LR – qui affichaient pour objectif la limitation et même l’arrêt de l’immigration : « immigration zéro », disait même le RPR de Chirac et Juppé dans les années 1990. Et pourtant, l’immigration n’a cessé de s’accélérer et l’islamisation de se développer.
— Pourquoi ?
— Parce que l’immigration et le Grand Remplacement sont voulus. Les représentants de la superclasse mondiale, quelques milliers d’hommes à la tête des grandes banques, des grandes multinationales, des grandes firmes culturelles, soutiennent (comme Soros) tous les « no borders », financent les associations immigrationnistes et, surtout, contrôlent les principaux médias de propagande qui promeuvent « Big other ». Ils ont leur idéologie, l’idéologie des droits de l’homme, négatrice des identités collectives et des frontières, et leur instrument juridique : ce qu’ils appellent « l’Etat de droit », qui n’est rien d’autre que la dictature des juges.
— Pouvez-vous nous expliquer ce que vous appelez « le coup d’Etat des juges » ?
— Depuis 30 ans, ce ne sont ni les présidents de la République, ni les ministres, ni les députés, ni les préfets, ni les maires qui écrivent et mettent en œuvre les textes sur l’immigration sous le contrôle du peuple ; ce sont les juges qui élaborent et appliquent les règles sous le contrôle des médias. Les vrais patrons de la politique d’immigration ne sont pas les marionnettes du spectacle politicien, ce sont les juges idéologiques de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), les juges politisés du Conseil constitutionnel, les juges militants du Conseil d’Etat et ceux des tribunaux administratifs et des tribunaux judiciaires. Les juges décident, les hommes politiques font de la figuration. Comme dans l’affaire du burkini, où la décision a été prise notamment par le « juge » Tuot, un militant immigrationniste favorable à la régularisation de tous les clandestins et au changement des noms de rue pour s’adapter à l’immigration (suppression des noms de saints notamment).
— Comment expliquez-vous l’entêtement de l’oligarchie mondialiste à imposer à la seule société occidentale un modèle multiculturel dont on connaît les effets dévastateurs ?
— C’est un mélange de biblisme anglo-saxon et d’intérêts économiques : disposer d’une main-d’œuvre bon marché et augmenter le nombre de consommateurs dans le monde. Il y a aussi l’idée de faire de tous d’abord des consommateurs. L’illusion que la société multiculturelle pourrait s’unifier autour de la notion de consommateur. C’est une illusion, car les identités enracinées se vengent, sauf en Europe, hélas ! puisque les Européens sont culpabilisés et subissent une propagande (médias, publicité, associations subventionnées) d’une puissance sans précédent dans l’histoire du monde.
— La situation, si elle vous semble alarmante, n’est selon vous pas encore totalement désespérée. Quels sont pour vous les signes d’espoir ?
— Electoralement, les partis populistes progressent partout en Europe, y compris en Allemagne où c’est particulièrement difficile : L’AFD (Alternative fur Deutschland), parti anti-euro, parti anti-Union européenne, n’atteignait pas 5 % en 2012, l’AFD parti anti-immigration dépasse 20 % aujourd’hui ! Une leçon à retenir. Par tout le monde. A l’est, les pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, Tchéquie, Slovaquie) refusent clairement l’immigration/invasion et entendent défendre leur identité européenne et chrétienne. Enfin, les réactions concrètes se multiplient en France. Il faut ici saluer l’action exemplaire des Corses qui refusent le caillassage de leurs pompiers (affaire des jardins de l’empereur à Ajaccio) et la privatisation de leur plage (Sisco).
C’est dans le but de promouvoir cet esprit de résistance que Polémia organisera son deuxième Forum de la dissidence, samedi 19 novembre, à Paris.
— Vous êtes demain ministre de l’Intérieur. Quelles sont les premières mesures que vous prendriez d’urgence ?
— Il y a un préalable à toute mesure : la révision de la constitution par référendum pour rétablir la souveraineté nationale et populaire : la souveraineté nationale, c’est-à-dire le primat de la loi française postérieure sur les traités internationaux ; la souveraineté populaire, c’est-à-dire le primat du législateur (parlementaire ou citoyen par référendum) sur les interprétations prétoriennes de textes généraux par les juges. Bref, en termes juridiques, cela signifie changer le bloc de constitutionnalité pour mettre un terme à la dictature des juges.
Un président (ou une présidente) de la République qui ne réviserait pas en profondeur la constitution dans les 50 premiers jours de son mandat ne pourrait rien faire sur l’immigration, sauf du Guéant, ministre de l’Intérieur de 2010 à 2012, qui a fait le maximum possible dans l’ordre juridique actuel. Changer de président sans changer de constitution ne servirait à rien. Si tel était le cas, on pourrait fredonner la chanson : « Ce n’était pas la peine assurément de changer de gouvernement ! » Reprendre la maîtrise de la situation ne sera pas un long fleuve tranquille.
Propos recueillis par Louis Lorphelin pour Présent