La tenace et très courageuse Melanie Dittmer est l’un des leaders de Pegida. Elle était à Paris pour une conférence de presse, suite aux attentats de Charlie Hebdo, le 18 janvier, puis aux Assises sur la liberté d’expression, le 15 mars, et raconte les réalités actuelles de l’Allemagne…
Peux-tu nous dire ce que devient ce mouvement, qui a été capable de mettre dans la rue des dizaines de milliers d’Allemands refusant l’islamisation de leur pays ?
Melanie Dittmer : Ce que nous avons crié dans la rue a porté ses fruits : les manifestations des « Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident » (PEGIDA) dans différentes villes se sont bien établies dans la durée. Après la pause estivale, elles reprennent aussi à Dusseldorf. Aujourd’hui, 18 septembre 2015, nous recommençons après une courte absence. Tout autant à Dresde, là où les manifestants de l’Est agissent indépendamment de nous, ils ont réussi – de nouveau – à dépasser le chiffre symbolique de 10.000 participants. Les médias ne disent pas la vérité à ce sujet. Ils ont peur que ne nous installions encore un peu plus au cœur de la société. Cependant, c’est depuis longtemps que nous y sommes, en plein milieu. Ça s’est répandu comme une traîné de poudre. Il est impensable de négliger notre mouvement de contestation.
Durant l’été, nous avons appris qu’en Allemagne, quelques manifestations contre la venue des migrants s’était déroulée, et que même Angela Merkel avait été conspuée. Elle a même dit que la place de ces manifestants était en prison….
Melanie Dittmer : Angela Merkel tergiverse et le peuple ne la prend plus trop au sérieux. Aussi, lors des débats sur le droit d’asile, elle a tenté d’éluder le problème et de le taire pendant un temps certain. Ce qui a eu pour conséquence de faire fuir des électeurs de la CDU qui lui étaient pourtant acquis. Ces personnes qui la soutenaient, s’orientent de plus en plus dans notre direction. C’est à raison que Merkel fut conspuée et même insultée : elle a très largement ouvert la porte à tout le monde. Grâce à Merkel, notre pays est submergé par une foule de personnes qui proviennent de pays où il n’y a sûrement pas de guerre. Ils émigrent uniquement pour des raisons économiques. Nous appellons cela « du tourisme économique ». Cela doit s’arrêter ! Qu’ils se nomment Merkel, Gabriel ou autrement, leur place est en prison : ils ont trahi leur serment de servir le peuple et de le protéger. Notre ministre de « l’Intégration » a démissionné hier (17 sept 2015) parce qu’il se sentait dépassé par les évènements. Dans un premier temps, ils nous avaient annoncé 800.000 réfugiés et, quatorze jours plus tard, c’est à 1.300.000 que s’élèvent leurs estimations. Manifestement, c’est la disparition de l’Allemagne et de l’Europe qu’ils visent.
Et puis, depuis quelques jours, tout s’accélère, et la chancelière allemande annonce sa volonté d’accueillir plusieurs centaines de milliers de clandestins-migrants, alors qu’elle avait critiqué quelques mois auparavant l’échec du multiculturalisme. Comment expliques-tu cette accélération de l’Histoire ?
Melanie Dittmer : Je n’ai aucune idée. Qui sait, il se peut que l’Oncle Obama, tout sucre tout miel, lui ait promis de la soutenir au pouvoir quoi qu’il advienne ou bien la soudoie pour énoncer de telles sottises. On a peine à concevoir cela de façon rationnelle. On pourrait facilement penser que l’Allemagne a perdu la tête. Toute l’Europe doit certainement dire « ils sont devenus fous ces Allemands ! ». Nos journaux soutiennent cette tromperie et le maintien artificiel au pouvoir. Ils titrent, par exemple aujourd’hui « Maman Merkel, plus aimée que jamais », avec un cœur autour du texte et les couleurs du drapeau national en arrière-plan. Dans d’autres pays, il y a longtemps qu’on aurait chassé de telles politiciens. Je ne sais pas quand notre peuple se réveillera du sommeil profond. J’espère que cela arrivera vite. Sinon je vois noir pour l’Allemagne et pour l’Europe, au sens propre du terme.
Que t’évoque l’attitude d’Angela Merkel, impitoyable avec les Grecs, et ouvrant grands les frontières de son pays à des nouveaux venus, majoritairement extra-européens ?
Melanie Dittmer : Avec sa politique européenne centrée sur la finance, Merkel est aussi grandement responsable de la misère qui a frappé le peuple grec. A mon avis, il faudrait effacer la dette grecque, complètement. L’UE et les banques sont responsables de ce qui est arrivé. Il n’est plus utile de vouloir maintenir les Grecs au sein de la zone Euro. Ils devraient fièrement revenir à leur souveraineté, à leur indépendance et réintroduire la drachme. Socialement et culturellement, l’UE est une régression pour le grand peuple grec, chargé d’Histoire.
Riposte Laïque : La propagande française nous décrit des Allemands souhaitant la bienvenue aux migrants, et les accueillant les bras ouverts. Reconnais-tu dans cette description la situation de ton pays ?
Melanie Dittmer : Il y en a des hurleurs de « Bienvenue aux réfugiés ». Il s’agit souvent de mères dont les enfants ont quitté le domicile familial et qui s’ennuient ; elles dépendent un peu trop de la télé. La presse « rééducatrice » et mensongère a eu la tâche facile : avec des annonces et des images compassionnelles, elle a vite fait de les pousser à cuire un gâteau afin de l’offrir aux réfugiés dès leur descente du train, comme s’il n’y avait plus de lendemain, comme si on ne se posait plus de question » et après ? ». Et pendant ce temps-là, nous avons 300.000 SDF qui grelottent et gèlent sous les ponts en hiver. Sans oublier les 30.000 enfants allemands de la rue. Pour eux, tout simplement, la compassion ne suffit pas. Il est même super mode pour les gens consistant à faire la vaisselle pour les réfugiés, de les servir et de les inviter chez-soi ! Certains ne sortent de leur torpeur qu’une fois obligés d’accueillir un nombre conséquent d’hommes voyageant seuls ! Il en est ainsi dans certaines cultures : les femmes sont exclues comme des malpropres et un « non » signifie plutôt un « oui ». Je me réjouis d’avance du temps estival, lorsque ces hommes qui auront supporté des mois d’abstinence verront nos femmes en jupes courtes. Il se peut qu’à l’hiver de « Bienvenue ! » succède une phase pleine de « Dégage ! ».
Toi qui luttes avec tes amis de Pegida contre l’islamisation de ton pays, es-tu certaine, si ces centaines de milliers de clandestins débarquent dans ton pays, que l’islam va se renforcer et devenir incontournable dans la vie de tous les jours ?
Melanie Dittmer : En Allemagne, l’islam est déjà omniprésent. Je pense qu’en France c’est pire. Il n’est pas encore tout à fait admis que les piscines réservent des horaires particuliers pour les musulmanes, que la viande de porc disparaisse des cantines scolaires ou bien que l’on renomment les fêtes de Noël « Fêtes des lumières ». Mais, curieusement, même ces choses-là, l’Allemand est prêt aujourd’hui à les accepter avec une nonchalance rarement égalée dans l’histoire du monde : à certains endroits, le muezzin a déjà le droit d’appeler à la prière du haut de son minaret ! Imaginez un seul instant les cloches d’une église sonner en Arabie Saoudite. Le plus bête que j’ai pu entendre s’est passé hier : la radio ouest-allemande (Westdeutscher Rundfunk), financée par les deniers publics (la redevance), diffuse tous les jours du haut de la Maison de l’Europe une émission dénommée « Refugies Radio » en arabe et en anglais. Cela ne m’étonne donc pas que ces gens veuillent s’installer définitivement et non pas trouver refuge uniquement pour quelque temps. D’une telle zone de confort, il est clair qu’on s’arrache difficilement.
Que réponds-tu à ceux qui disent que les Allemands, en accueillant massivement ces nouveaux venus, veulent expier les crimes du nazisme ?
Melanie Dittmer : Oui, tout à fait, c’est justement ce que nous assènent les médias. Sur fond de notre histoire, nous devrions être particulièrement gentils envers ces êtres et leur souhaiter, tous, la bienvenue. Voilà ce que nous répètent les politiciens et les médias : nous autres Allemands, nous étions aussi des réfugiés pendant et après la Deuxième guerre mondiale. Ceci est un non-sens : ils s’est agi d’une expulsion des Allemands par les Tchèques et les Polonais des territoires orientaux. Jusqu’en 1946, des Allemands furent renvoyés de leur pays natal (en droit) vers l’Ouest. 20 millions d’Allemands furent concernés. Par ailleurs, ma propre grand-mère et mon grand-père ont vécu cela. Ils habitaient leur propre maison dans les Sudètes. Le coin s’appelait Brünn et était situé dans une région qui se dénommait Mähren.
Lorsque les Allemands ont perdu la guerre, les Tchèques ont saisi l’occasion pour chasser les populations hors du pays, d’abattre et de violer des Allemands. Et c’est ainsi que ma grand-mère fut violée et chassée de son terrain, avec ma tante paternelle dans les bras. En ces temps-là, mon grand-père était encore prisonnier de guerre en Russie. Ce n’est que dans les années 50 qu’il est arrivé comme les « revenants tardivement au pays ». Le Croissant Rouge allemand, réunissait à nouveau les familles. Ma famille reçut un crédit à taux zéro et put s’installer à l’Est de la Westphalie dans une nouvelle maison. Je suis très marquée par l’histoire familiale. Sachant comment s’était déroulée la fuite de ma grand-mère, je ne peux nommer « réfugiés » des demandeurs d’asile et des nomades économiques ou de les accepter comme tels. Celui qui, aujourd’hui, compare les Européens toujours en rotation, avec les réfugiés de guerre allemands, mérite qu’on lui crache dessus.
Je suis littéralement hors de moi lorsque j’entends de tels propos qui banalisent, en quelque sorte, la souffrance de ma propre famille. Nos réfugiés ne furent pas servis par des traiteurs avec trois choix au menu. Ils n’avaient pas de lit pour dormir durant leur exode, à la rigueur une crèche et du foin. Certains n’avaient même plus de souliers. Les « réfugiés » portent aujourd’hui des Nike Airmax et tchattent avec l’Afrique à l’aide leur i-phones dernier cri. De qui se moque-t-on ?!
Propos recueillis par Pierre Cassen – Traduction de Pascal Hilout- Riposte laïque